Rosie Dawaliby. Elle développe une technologie innovante en vue d’extraire les protéines membranaires afin de limiter les effets secondaires des médicaments.
Rosie Dawaliby, 38 ans, chercheur en pharmacologie a étudié à Stanford, aux côtés de Brian Kobilka (avant son Prix Nobel de 2012), et à l’Université libre de Bruxelles dans l’équipe de Cédric Govaerts, « l’effet de l’environnement lipidique sur les récepteurs couplés aux protéines G (GPCR) ». Cette collaboration au niveau thérapeutique suggère que certains médicaments provoquent des effets différents dépendant de l’organe dans lequel se trouve le récepteur. Après avoir intégré Confo Therapeutics, une start-up bruxelloise qui planchait sur la découverte de médicaments et les familles de protéines membranaires, elle saute le pas de l’entrepreneuriat dans la Ville rose. « GClipS est la synthèse de mes expériences passées. Lorsqu’on administre un médicament, on a 50 % de chance qu’il soit dirigé contre une de ces protéines membranaires, d’où des effets secondaires. L’objectif est de fournir des solutions qui orientent les résultats vers des candidats thérapeutiques optimisés qui ciblent les protéines membranaires au bon endroit pour délivrer le bon message. En général, les effets secondaires sont divisés par deux », explique-t-elle. Depuis quelques mois, cette diplômée en biologie de l’université Paul Sabatier et de celle de Lausanne, est hébergée par l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale toulousain. « Ce laboratoire unique en Occitanie étudie différents domaines thérapeutiques, souligne-t-elle. Nous travaillons avec la plateforme PICT dédiée au criblage de protéines et de ligands ». GClipS a pour objectif de recréer, dans un tube à essai, les conditions et l’environnement qui correspondent spécifiquement à une maladie ou un organe. « Le but est de tester des médicaments déjà existants avec un mix composé de molécules chimiques, de membranes où se trouvent les cibles à des doses différentes et de marqueurs de chaque organe, dans lequel on introduit la protéine afin d’étudier la réaction. De fait, on stabilise la protéine dans une configuration et un environnement qui correspondent à la pathologie. On obtient ainsi des cibles optimisées en un mois avec un niveau de réussite de 70 %. Cette phase dure avec les méthodes actuelles près d’1 an, coûte 100 K€ et se solde par un taux d’échec de 80 %. De quoi sécuriser les stades suivants de développement préclinique et clinique. ». Le procédé cible notamment les domaines thérapeutiques « à forte demande » dont les maladies inflammatoires, métaboliques et infectieuses. La jeune pousse, incubée chez Nubbo, espère réaliser une levée de fonds et une preuve de concept d’ici 2021 avant de commercialiser un kit prêt-à-l’emploi comprenant notamment « des plaques de criblages qui contiendront les éléments nécessaires à l’expérimentation, avec jusqu’à 48 conditions différentes, à réaliser en dupliqua et un protocole expérimental », destiné aux entreprises pharmaceutiques de l’Hexagone et à l’international.