France Sapin Bio: pour Noël une valeur sûre made in Ariège

Un matin de novembre, le thermomètre est à 0 °C au Domaine Belloc. Le domaine familial d’exploitants agricoles et forestiers a 450 ans. Son propriétaire, Michel Vuillier, 14e génération, a diversifié l’activité du domaine et s’est spécialisé dans le sapin, mais développe également des produits dérivés le reste de l’année. Le chiffre d’affaires de 200K€est réalisé en quatre semaines entre novembre et décembre et dépend à 98 % de son activité du sapin de Noël. Cette année particulière est incertaine, entre la chute de consommation due au confinement et l’envie de consommer local... tout se joue en ce moment.

Le plus gros producteur de sapins biologiques labélisé AB est ariégeois, niché à Montjoie-en-Couserans près de Saint-Girons. Visite.

L’histoire de France Sapin Bio a commencé au début des années 2000 alors qu’Airbus était à la recherche d’un sapin pouvant rivaliser avec le dernier né de la flotte et pour fêter le premier Noël de son premier A380. La famille Vuillier a réussi la mission en dénichant un épicéa de 18 m de haut dans la forêt de sa propriété. À cette époque, le constat est simple, la production française est faible, le sol ariégeois et la pluviométrie sont adaptés, c’est ainsi qu’est née l’aventure du sapin dans cette belle vallée du Couserans au pied des Pyrénées. Les terres agricoles de pâtures étaient déjà en agriculture biologique, sans traitement. De 2001 à 2006, 10 hectares auront été plantés tous les ans, soit environ 550000 sapins. Aujourd’hui, les 60 hectares de la sapinière, composée à 20 % d’épicéas et à
80 % de Nordmann, s’auto-renouvellent. Les cépées, ces jeunes tiges de bois qui repoussent sur les souches, sont replantées. Dix ans sont nécessaires pour cultiver un sapin jusqu’aux tailles standards, entre 1 et 2 m. 80 % des sapins couserannais sont vendus en Occitanie, en GMS, aux associations de parents d’élèves ou à des comités d’entreprise. La vente en ligne représentait 200 unités par an. Cette année, la période de confinement a boosté naturellement les ventes.

Textes et photos: Lydie Lecarpentier

Via un groupement d’employeurs, 20 saisonniers et woofers, nourris et logés, s’affairent cette année pour préparer les commandes au domaine et sur la plateforme de stockage à Cornebarrieu. Michel Vuillier vérifie, ici, dans le laboratoire de R & D, la composition en sucre du prochain millésime de son sirop de sapin bio aux bourgeons. Ces bourgeons de sapin cueillis au printemps ont des vertus antiseptiques.


Deux bûcherons indépendants sont missionnés pendant la saison pour couper 800 à 1 000 sapins par jour. Les arbres ont été sélectionnés à l’automne et la taille est vérifiée par les coupeurs. Cette année, l’organisation est complexe : de nombreuses commandes ayant été annulées, les coupes se font à la demande. Les sapins sont enlevés par des débusqueurs puis fagotés par taille en bout de ligne. Lorsque les conditions climatiques ne sont pas bonnes, les fagots de sapin peuvent être récupérés par hélicoptère. Leurs rotations très rapides et pas plus coûteuses que le travail laborieux des engins agricoles génèrent moins de dégâts dans les parcelles et préservent les sols.


Depuis trois ans, le vélo sapin livre les sapins dans le centre-ville de Toulouse. Toulouseboutique.com gère le stock et la livraison des adresses de 31 000 à 31 500. Le vélo cargo peut transporter une quinzaine de petits sapins. Cette année, pour la première fois, une boutique éphémère ouvre ses portes à l’espace Saint Georges jusqu’au 24 décembre de 9 heures à 20 heures pour proposer à la vente la gamme de sapins et les produits dérivés millésimés : sirop de sapin (macération à froid de bourgeons de sapin), sinaigre (vinaigre et sirop de sapin) et huiles essentielles.