François Baroin parti pour un cinquième mandat ?

municipales troyes

Autour de la mairie de Troyes les panneaux électoraux ont pris place.

Le maire sortant est encore bien placé malgré la présence de cinq listes.

Cela devient presque une habitude : le seul suspense à propos des élections municipales à Troyes réside dans le fait de savoir si François Baroin sera élu dès le premier tour. Maire de Troyes depuis 1995, il a depuis été réélu sans grandes difficultés, et à trois reprises dès le premier tour. En 2014 il signait d’ailleurs son meilleur score avec 62,5 % des suffrages dès le premier tour, devant le socialiste Dimitri Sydor (17,9%), le candidat du Rassemblement National, Bruno Subtil (15,8%) et le représentant de la liste d’extrême gauche, Pierre Bissey, (3,6%). Pour ce scrutin, le maire sortant a réservé quelques surprises dans sa liste, avec plus d’un tiers de renouvellement. Comme l’avait fait Marc Bret, le principal opposant socialiste qui avait rejoint la liste Baroin en 2008, cette fois c’est au tour d’un opposant écologiste, Dominique Deharbe, de se rallier à la cause du maire sortant. Autre arrivée remarquée, celle de Francis Bécard, directeur du groupe Yschools et de la Technopole de l’Aube.

Les fidèles sont toujours là – Marc Sebeyran, Bertrand Chevalier, Isabelle Couronne, Valérie Bazin-Malgras, Valéry Denis, ou encore Marc Bret, alors que le député Gérard Menuel décide de tourner la page tout en conservant le rôle stratégique de directeur de campagne de François Baroin pour ces municipales. Coté opposition, la majorité sortante aura face à elle quatre listes représentant sensiblement les mêmes courants politiques qu’en 2014, une candidature émanant de LREM venant s’ajouter cette fois, avec la liste menée par Loëtitia Dautet- Carougeat. Socialistes et communistes ont décidé de faire liste commune cette fois avec une liste menée conjointement par Anna Zajac et David Blanchon. En 2014, la liste de gauche avait obtenu près de 18 % des voix. À l’extrême-gauche, Lutte Ouvrière présente aussi un candidat, Lionel Paillard, comme en 2014 (3,6 % des suffrages). Enfin, le Rassemblement National rajeunit les cadres puisque Bruno Subtil (15,8 % en 2014), est remplacé cette fois par Jordan Guitton, 24 ans.

HORIZON 2022

Côté programmes, François Baroin s’inscrit évidemment dans la continuité. « Dans un contexte national de réduction des dotations aux collectivités locales, cela fait 21 ans consécutivement que nous votons le budget sans augmenter le taux des impôts », fait remarquer le maire de Troyes. Ses adversaires attaquent le bilan du maire-sortant notamment en matière de mobilité et de déplacements urbains et pour la place faite au vélo. La candidate LREM propose pour sa part de relancer le projet d’un tramway à Troyes. Les opposants du maire sortant promettent aussi d’être pleinement présents à Troyes, une manière détournée de souligner les engagements nationaux qui tiennent François Baroin éloigné de l’Aube. Pour démentir cette critique, le maire sortant a multiplié les réunions à Troyes, au cours desquelles l’enjeu national est souvent apparu en filigrane. Pour ses partisans, les municipales de 2020 sont la première étape d’un chemin qui pourrait le mener à un autre scrutin, d’envergure nationale celui-là, en 2022. Selon l’Express, le patron des Républicains, Christian Jacob, envisagerait de lancer François Baroin dans la course à la présidentielle dès la fin de l’été.