Codirectrice générale associée du groupe familial indépendant Hotels Invest Sport (HIS), la jeune femme vient d’être réélue à la présidence du Club hôtelier Toulouse Métropole.
Tel père, telle fille ! Codirectrice générale associée du groupe familial Hotels Invest Sports (HIS), Émilie Zevaco, qui vient d’être réélue à la présidence du club hôtelier Toulouse Métropole, a de qui tenir. Dans son secteur d’activité, le patronyme de Zevaco semble « incontournable ». Son père, Jean-Louis, a en effet collaboré pendant plus de 40 ans au sein du groupe Accor, qu’il a intégré alors qu’il ne comptait qu’une poignée d’établissements, contribuant « pleinement au développement et à l’écriture de l’histoire du groupe notamment auprès des présidents fondateurs », détaille sa fille. Jusqu’en 2008, année où il a pris sa retraite et acheté son premier hôtel. Aujourd’hui, le groupe HIS, qu’il préside toujours, possède et exploite 18 établissements entre Narbonne et le Pays Basque – principalement en franchise Accor et Louvre Hotels –, soit un millier de chambres au total, compte quelque 300 collaborateurs et réalise près de 30 M€ de chiffre d’affaires par an.
Depuis un an tout juste, le père – qui désormais « se veut discret mais toujours disponible » – a confié les rênes à ses deux filles, Magali et Émilie, la benjamine tandis que la direction des opérations a été confiée à Loïc Borie – qui travaille avec son père depuis 2003 –, « véritable colonne vertébrale » du groupe. « La répartition des rôles entre nous s’est faite assez naturellement », observe Émilie Zevaco, l’aînée prenant en charge un pôle de trois hôtels à Albi, tandis que le développement incombait notamment à la plus jeune.
Laquelle depuis un an cumule les casquettes. En plus de la codirection générale du groupe et de la présidence du club hôtelier toulousain, elle est depuis mars 2019, présidente du comité de marque Ibis Styles France au sein de l’Association des franchisés Accor (AFA), fonction donnant accès à un siège au sein du conseil d’administration de l’AFA. Ce cumul de fonctions a contraint cette maman d’une petite fille de cinq ans à apprendre à partager son temps entre Toulouse, Paris et de multiples déplacements. « C’est très enrichissant, explique-t-elle, parce que ça me permet de partager avec d’autres dirigeants sur des sujets plus stratégiques ».
La jeune femme a rejoint l’aventure familiale à ses débuts en 2009, après une formation juridique complétée par un cursus en école de commerce en marketing et un début de carrière dans l’édition. Dans la Ville rose, elle s’immerge pendant un an dans le secteur de l’hôtellerie en vue de se préparer au poste d’après, à savoir l’ouverture de l’Ibis Styles Toulouse Cité de l’Espace. Une belle ascension pour cette sportive qui a inscrit deux marathons, celui de New York et celui des Sables, à sa « to-do-list » pour 2020. Être sur tous les fronts, cette « guerrière » adore ça.
Armée de son téléphone et de son ordinateur portable, elle travaille en mobilité, le groupe qu’elle dirige ayant fait le choix de se développer dans un rayon de 300 kilomètres autour de Toulouse. Si du fait de sa croissance rapide, le groupe HIS passe pour un « ovni » – « devenir propriétaire, murs et fonds, de 18 hôtels en 10 ans, sans fortune, grâce à des banques qui nous ont fait confiance, c’est assez inédit », admet- elle –, Émilie Zevaco et sa sœur n’ont pas l’intention de se reposer sur leurs lauriers. « Nous partageons la même ambition. Nous n’avons pas envie de nous positionner simplement comme des héritières », assure la benjamine. Pour preuve, alors que deux hôtels sont en construction à Loudenvielle dans les Hautes-Pyrénées et à Castelnaudary, trois projets sont dans les tuyaux: à Montauban, à Toulouse sur la zone de Montaudran Aerospace et à Labège, du deux au quatre étoiles, soit près de 400 chambres en projet de construction.
Malgré cette réussite, la jeune femme garde les pieds sur terre. « J’ai été directrice d’hôtel : s’il faut donner un coup de main, je n’ai aucune difficulté avec ça ; il n’y a pas de tour de verre chez nous. On connaît les difficultés du terrain, on est ancré dedans ». Autre exigence pour Émilie Zevaco : rester proche de ses collaborateurs qui, assure-t-elle, « sont nos leviers de développement. »
À la tête du club hôtelier Toulouse Métropole – une structure qui regroupe 90 hôtels soit plus de 7 000 chambres –, la jeune femme aime aussi à rappeler que dans son secteur d’activité, « l’ascenseur social est une réalité. C’est le message que je veux faire passer. Quel autre secteur offre de telles perspectives d’évolution dès lors que vous avez envie de travailler, le sens du service, celui de la qualité et l’envie de faire plaisir ? Il faut aimer les gens, savoir créer du lien, en un mot l’hospitalité. »
Des perspectives d’autant plus intéressantes que le marché se porte plutôt bien à Toulouse dont l’attractivité, boostée par les campagnes de communication de la Métropole, est aussi portée par l’ouverture prochaine du Meett, le nouveau parc des expositions. Même si tempère-t-elle, des tensions apparaissent dans certaines zones, notamment près de l’aéroport où « les nombreux projets de construction viennent un peu déséquilibrer l’existant » et sous l’effet de la concurrence de plateformes telle qu’Airbnb. « S’il faut rester vigilant quant aux mesures prises pour encadrer leur activité, à nous d’amener une qualité irréprochable pour que les clients aient envie de venir chez nous », conclut cette battante.
