Feu vert pour une prison à 200 emplois à Donchery

Prison Donchery

C’est à cet endroit que la future prison sera édifiée pour une ouverture en 2022.

Après l’implantation d’ores et déjà officielle d’Hermès sur le parc d’activités Ardennes Emeraude à Tournes (290 embauches), il s’agit du second projet le plus porteur d’emplois dans les Ardennes depuis l’arrivée d’Unilin à Bazeilles.

La création à Donchery d’un centre de détention innovant et expérimental de 180 places, mettant le travail au cœur de l’incarcération constitue la première bonne nouvelle de l’année 2020 pour les Ardennes puisque ce projet débouchera sur la création de 200 emplois directs (surveillants de prison, employés administratifs…) et de beaucoup d’indirects. Le site ardennais situé à proximité de la zone industrielle « Azur » a, en effet, été officiellement retenu par le ministère de la Justice pour accueillir ce type de prison d’un nouveau genre. La commune de Donchery soutenue par Ardenne Métropole qui portait ce projet, restait bien placée ces dernières semaines malgré la concurrence d’Angoulême et Arras dans le cadre de cet appel à projets InSERRE.

La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a confirmé jeudi soir au député Jean-Luc Warsmann ce qu’il pressentait. Après deux précédentes et vaines candidatures en 2016 et 2018 sur des centres de détention plus classiques où elles s’étaient faites recaler, les deux collectivités locales soutenues par le département et la Région Grand Est ont décroché la timbale au rattrapage et transformé le troisième essai après avoir ficelé un dossier solide et crédible.

AVEC LE PARTENARIAT DES ENTREPRISES

Elles avaient, il est vrai, placé tous les atouts de leur côté avec la mise à disposition (à titre gracieux) à l’administration pénitentiaire d’une emprise foncière d’une dizaine d’hectares située le long de l’A 34 entre Charleville-Mézières et Sedan et bien desservie par les transports en commun. Des terrains que la commune d’accueil a racheté au Département et à quelques particuliers pour une somme d’environ 35 000 €. L’établissement pouvant être érigé sur trois lieux-dits : La Gravette, le Bois Riga et le Revers du Chenois. Différents autres acteurs (UIMM, CCI, Medef, Chambre des Métiers, Pôle Emploi) se sont mobilisés sous l’impulsion du Préfet pour qu’une vingtaine d’industriels du territoire s’impliquent dans ce projet, en s’engageant à faciliter la formation puis la réinsertion professionnelle des détenus. Un point important car l’originalité du projet est de permettre sur la base du volontariat à des détenus présentant les meilleures perspectives de réinsertion sociale de travailler au sein d’ateliers de production de PME locales, installés au sein même de la prison. Grâce à ce projet professionnel, ils favoriseraient leurs chances de resocialisation et de non récidive.

Réaction de Christian Welter, l’heureux maire de Donchery (2 400 habitants) à l’annonce de la nouvelle. « Je tiens d’abord à remercier Boris Ravignon et Jean-Luc Warsmann de la ténacité dont ils ont su faire preuve dans ce dossier de longue haleine. C’est une grande bouffée d’oxygène pour le bassin d’emploi. Outre l’aspect économique et les 200 emplois que va générer cette implantation alors que le taux de chômage reste important dans les Ardennes, il me semble important aussi que des gens qui ont commis une faute soient traités avec respect. J’envisage de tenir prochainement une réunion publique pour expliquer ce projet à mes administrés. » Des travaux de viabilisation devraient être menés avant la mise en œuvre sur le terrain de cet établissement pénitentiaire. L’UIMM a, par ailleurs, pris les devants en rachetant au groupe Vauche un bâtiment de 3 000 m2 voué à la formation CAces mais qui pourrait aussi accueillir des détenus. Donchery a perdu quelques entreprises ces dernières années, mais possède encore un dense tissu économique sur la zone industrielle de la CCI toute proche (Vynex, Nexans Power Accessories, Invicta, M.B.S., Ziegler, Vulcarden, La Fonderie Doncheroise, Eiffage, Nord Est Palettes, Raynaud, Cocatre et Vaquier Mécanique générale, Green Line France Appromex International F.B.F.). La commune aura donc, début 2022, un centre de détention innovant sur son territoire.