La Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) dijonnaise FETE Femmes Égalité Emploi a reçu le prix ESS régional 2019 pour son dispositif d’accompagnement des délégués syndicaux dans la négociation des accords « égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail ».
Les acteurs de l’Économie sociale et solidaire (ESS) concilient activité économique et intérêt général. Ils sont depuis toujours des créateurs d’innovation. Pour valoriser ces démarches, les prix ESS ont été créés en 2015 par le réseau des Chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (Cress). Intégrés au Mois de l’ESS, ses prix mettent en lumière et soutiennent le développement des structures de l’ESS. La compétition se déroule au niveau régional puis national. En Bourgogne Franche-Comté, c’est la Scic Fete, née à Dijon en 1991, qui a remporté le prix ESS régional 2019 pour son projet innovant baptisé « Égalité professionnelle : poursuivons l’action ». Fete travaille depuis plus de 25 ans à la réduction des inégalités femmes hommes et c’est en direction des délégués syndicaux et des représentants du personnel qu’elle a imaginé ce projet, aujourd’hui primé. Ces derniers, dans les entreprises de plus de 50 salariés, ont en effet l’obligation légale de négocier des accords « égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail ». « Nous avons fait le constat que ces négociateurs et négociatrices n’avaient pas toujours les moyens de suivre les évolutions juridiques ou de prendre connaissance des actions innovantes mises en place en France pour faire reculer les inégalités dans leur entreprise. C’est pourquoi nous avons mis en place dès 2011 un ensemble d’actions concrètes visant à les aider dans leurs démarches », explique Karla Martinez de chez FETE. D’abord déployé en Bourgogne Franche- Comté, le dispositif a rapidement essaimé dans le Grand Est et dans les Hauts de France en 2017.
SUIVI INDIVIDUEL ET RÉUNIONS COLLECTIVES
« Pour négocier en toute sérénité le meilleur accord possible avec la direction, les délégués syndicaux ont besoin d’information, de faits chiffrés indiscutables, de l’apport d’un regard extérieur pertinent, de prise de recul et d’accompagnement. En partant de la réalité des pratiques, des besoins exprimés et dans une démarche de collaboration active nous avons ainsi imaginé un suivi à la carte (mise en place d’outils, quizz, exercices pratiques, diagnostics égalité, trames d’accords, aide rédactionnelle, idée d’actions facilement déployables…) », ajoute Karla Martinez. Un suivi individualisé facilitateur du dialogue social, proposé gratuitement grâce aux financements de la Direccte, du fonds social européen et de la région. À cela s’ajoute des interventions lors de réunions collectives pour informer plus largement les représentants syndicaux, des inspecteurs du travail, des agents de contrôles, des DRH et des membres de la direction. Depuis le lancement de cette initiative, 182 entreprises ont été accompagnées dans la rédaction de leurs accords sur les trois régions concernées ou sur des temps collectifs.