Fanfan : la décoratrice

(Photo : JDP)

Marie-France Fleutelot fait de la résistance aux grandes chaînes de magasin de décoration. L’année dernière, elle a ouvert sa première boutique, dans le quartier Montchapet.

Lorsque je pénètre dans la boutique, les catalogues des grands fournisseurs (Camengo, Casamance,Nobilis,etc…) – avec qui elle travaille depuis toujours – sont bien rangés sur les étagères juste au-dessus d’un dressing d’échantillons de tissus de toutes sortes. Un fauteuil baroque dont il ne reste que le squelette, pour l’instant, est en cours de réalisation, des coussins ornent le reste de la pièce. Derrière, j’aperçois l’antre de Marie-France Fleutelot : son atelier avec deux machines à coudre professionnelles et une grande table de couture. Rares sont les boutiques indépendantes de décoration dans le centre-ville qui ont résisté aux grandes enseignes sur Dijon… Marie-France Fleutelot a décidé de prendre le contre-pied de la tendance et de se lancer dans l’aventure. La quinquagénaire a ouvert Fanfan Maison au 28 rue d’Ahuy en 2018, au cœur du quartier de Montchapet. Ce n’est pas un nouveau métier pour la couturière aguerrie qui manie depuis plus de 20 ans les tissus, mais l’acquisition d’un local bien à elle, avec « une vitrine qui attire l’œil des passants ». Et ce local justement, elle le connait bien puisqu’il appartenait à la couturière qui travaillait pour le showroom dans lequel Marie-France Fleutelot a exercé durant 20ans, rue du chapeau rouge. Une expérience unique qui lui a permis d’acquérir de solides connaissances en couture. Coussins, rideaux, stores, parois japonaises, canapés, tête de lit, tapisserie… “Fanfan” sait tout faire ou presque. La décoratrice se déplace chez ses clients pour échanger sur leur projet. « C’est un métier de patience car cela demande un investissement en temps important. Il y a parfois plusieurs visites chez le client. Le temps de la réflexion pour le choix des matières et des couleurs », explique-t- elle. La majorité de sa clientèle reste du particulier mais la couturière travaille également pour refaire la décoration d’un Ehpad sur plusieurs années.

DES RENCONTRES QUI FONT LA DIFFÉRENCE

Récemment, Marie-France Fleutelot a rencontré Maxime Thevenet, de son nom d’artiste Skima. Ce jeune dijonnais passionné par le dessin, la photographie et le Street art manie les crayons de couleur avec talent et réalise de nombreux dessins au crayon noir majoritairement en s’inspirant de portraits photo d’humains et d’animaux. Ensemble, ils ont créé une collection exclusive numérotée, avec l’Ours Pompon sur coussin. « L’impression est invisible au toucher », remarque Marie-France Fleutelot. Pour se différencier, la décoratrice mise également sur une nouvelle gamme destinée au bien-être. « Un professeur de méditation m’a commandé un coussin avec remplissage à l’épeautre pour une assise plus confortable. S’il plait à ses élèves, chacun pourra avoir le sien avec le même tissu et dans différentes couleurs », précise-t-elle. L’exception est dans le sur-mesure.