Faire de la France un leader de la valorisation de la biomasse

Christophe Rupp-Dahlem.

Le 15 décembre 2020, le Conseil d’administration du Pôle Industries et Agro-ressources (IAR) a élu son nouveau Président, Christophe Rupp-Dahlem, Directeur des Affaires publiques du groupe Roquette, qui succède à Yvon Le Hénaff.

Ingénieur chimiste de formation, le nouveau président du Pôle IAR est un spécialiste de la filière protéine. En effet, Directeur des Affaires publiques du groupe Roquette et président de Protéine France, Christophe Rupp-Dahlem maîtrise bien les rouages de la structure dont il est membre depuis plus de dix ans.

« Je connais bien la stratégie du Pôle, intitulée IAR 2025, puisque j’y ai contribué avec mon prédécesseur Yvon Le Henaff », précise-t-il. « Mon action va d’ailleurs s’inscrire dans sa continuité, notamment pour être le représentant de la bioéconomie en France et au niveau européen. Il s’agit donc de continuer à travailler avec les ministères pour développer la stratégie que nous avons définie ensemble et de faire de la France un des leaders mondiaux de la valorisation de la biomasse ». Le nouveau président va également poursuivre le travail de mise en réseau des plus de 430 adhérents du Pôle IAR répartis dans les différentes commissions de travail.

Ce qui ne l’empêche pas de réfléchir d’ores et déjà à la manière dont il va apporter sa sensibilité plus personnelle au Pôle qui a fêté ses 15 ans en 2020. « Je pense par exemple à la manière dont nous pourrions renforcer davantage la partie des ingrédients agro-alimentaires. La bioéconomie doit être abordée de manière globale, qu’elle soit alimentaire ou énergétique. Le Pôle s’est construit sur le développement de la chimie du végétale et des produits biosourcés pour remplacer le pétrole par des biocarburants. Il faut continuer dans ce sens mais plus de 50% des usages de la biomasse vont sur l’agro-alimentaire. Nous allons d’ailleurs accueillir deux personnes supplémentaires dans notre équipe pour travailler sur ce sujet. L’objectif étant de renforcer la partie agro-alimentaire sans délaisser le reste ». Il s’agit donc d’apporter des moyens supplémentaires en R&D et en reconnaissance du Pôle IAR en tant qu’acteur sur la partie agroalimentaire. C’est aussi, pour Christophe Rupp-Dahlem l’occasion d’attirer de nouvelles sociétés agro-alimentaires, de construire des projets avec elles, et de mettre en place des événements…

LE PLAN DE RELANCE EN SOUTIEN

« Notre challenge c’est aussi de créer un business model viable à une époque où les aides de l’Etat sont en décroissance », ajoute le président, qui rappelle : « Nous sommes financés à plus de 50% par le privé aujourd’hui, ce qui est un pourcentage élevé par rapport aux autres Pôles de compétitivité. Nous sommes bien aidés par les Régions Grand Est et Hauts de France. Notre objectif n’est pas de leur en demander davantage, mais d’aller chercher des ressources du côté du privé, que ce soit par les adhésions, les études ou les services à la carte proposés à nos adhérents ».

Autre sujet d’importance : parvenir à conserver sur le territoire national les unités industrielles issues des recherches du Pôle IAR. « Il existait des aides à l’innovation et à la recherche mais quand il y avait un besoin en investissement industriel, les projets partaient au Canada ou en Asie. C’est un sujet que nous avons remonté auprès de l’Etat. Aujourd’hui, il y a le Plan de Relance et les subventions peuvent être une solution pour aider à finance des unités industrielles. Ce qui existait au plan européen depuis quelques années existe aujourd’hui en France avec le Plan de Relance », apprécie Christophe Rupp-Dahlem.

Le sujet des biocarburants est lui aussi d’actualité. « Il existe une solution à long terme, l’hydrogène, et une solution à moyen terme, l’électrique. Mais à court terme, la seule solution pour décarboner les carburants c’est le biocarburant. L’Europe demande une baisse de 55% des émissions de CO2 d’ici 2030. Tous les secteurs vont devoir faire des efforts énormes et dans ce cadre on aura besoin de toutes les solutions disponibles. Le bioéthanol est donc un secteur qui va continuer à croître au niveau français pour les prochaines années », assure le Président du Pôle IAR, bien décidé, à s’imposer plus que jamais comme la référence de la bioéconomie à l’échelle nationale et mondiale.

EN BREF

Créé en 2005, le Pole IAR compte plus de 430 adhérents et une équipe d’une trentaine de personnes. En 15 ans il a fait naître 330 projets et généré 2 milliards d’euros sur le territoire.