Face à la crise, Tutti Pizza mise sur le digital

Robert Bori, fondateur de l’enseigne, entouré de ses fils Sébastien et Julien.

L’enseigne est un cas à part dans le secteur. Sa structuration lui a permis d’affronter le confinement dans de moins mauvaises conditions.

Deux semaines après le début du confinement, l’enseigne de vente de pizzas à livrer ou à emporter, Tutti Pizza, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 18,5 M€, tire un premier bilan de l’impact de la crise sanitaire sur son activité. La marque d’origine toulousaine, qui compte 75 établissements auxquels s’ajoutent une dizaine de distributeurs, répartis en Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire, soit près de 300 salariés au total, a enregistré une baisse limitée de son chiffre d’affaires, de l’ordre de 35 % durant le confinement. Au cours de la première semaine, 23 points de vente sont restés ouverts, toutefois dans des conditions de fonctionnement dégradées (réduction des plages horaires d’ouverture). Les réouvertures se sont cependant rapidement enchaînées, le nombre de points de vente ouverts ayant doublé dès la 2e semaine.

À Toulouse, où huit des neuf points de vente situés intra muros ont continué de fonctionner, pendant le confinement, la baisse d’activité s’est révélée beaucoup plus prononcée, puisqu’elle a atteint 45 % du chiffre d’affaires.

Selon Laurent Degot, nouveau directeur du réseau de franchises de Tutti Pizza, cet impact mesuré, l’enseigne le doit à l’accompagnement qu’elle a su mettre très rapidement en place au profit de ses franchisés avec la mise à disposition d’une base documentaire, pour gérer aussi bien les gestes barrière que les approvisionnements rendus plus compliqués par le confinement ; et le maintien d’un lien étroit avec les franchisés via la réalisation de points individuels réguliers et la tenue de conférences hebdomadaires… Une gestion de crise « qui a permis de rassurer les équipes et de favoriser les réouvertures ».

Les franchisés ont ainsi investi globalement près de 22 K€ en dispositifs sanitaires pour protéger leurs salariés et rassurer la clientèle. Des plans de communication ciblés, via l’envoi de SMS ou des campagnes d’e-mailing, ont d’ailleurs accompagné la réouverture des magasins. Une stratégie de relance payante qui s’appuie fortement sur le numérique. « Notre culture digitale a beaucoup favorisé le maintien de l’activité », confirme Patricia Calmette, responsable de la communication au sein de l’enseigne. Outre les commandes en ligne, qui ont fortement progressé, représentant plus de 28 % du chiffre d’affaires en mars et 33 % en avril, l’enseigne a accéléré la mise en place du paiement en ligne, dont le chantier était tout juste lancé avant le confinement. De quatre sites en test à mi-mars, ce sont aujourd’hui 19 points de vente qui ont basculé vers ce mode de règlement qui a représenté pour certains jusqu’à 36 % des commandes.

CA EN HAUSSE DE 6 % SUR LA PREMIÈRE SEMAINE POST CONFINEMENT PAR RAPPORT À 2019

Deux semaines après le début du déconfinement, tous les sites de l’enseigne, à l’exception de quelques-uns, fonctionnent suivant des amplitudes horaires normales. « On constate une remontée rapide du chiffre d’affaires, ajoute Laurent Degot, puisque sur la première semaine, nous avons constaté une progression de 28 % de l’activité, soit 400 K€ de chiffre d’affaires. C’est 6 % de plus que la même semaine de 2019… »

Confiants dans la pertinence de leur modèle, les dirigeants du groupe Tutti Pizza, Sébastien et Julien Bori maintiennent les objectifs qu’ils s’étaient fixés avant la crise sanitaire, à savoir l’ouverture de nouveaux restaurants et le déploiement de distributeurs automatiques supplémentaires, en vue d’atteindre une centaine de points de vente en 2022. Membre depuis le mois d’avril de la Fédération française de la franchise, l’enseigne a investi dans une plateforme de gestion des candidatures de futurs franchisés « afin de normaliser nos process », détaille Laurent Degot. Leur nombre reste d’ailleurs soutenu, ajoute-t-il. « Elles se révèlent même plus qualitatives, puisqu’on constate une plus grande part de candidats ayant déjà une activité dans le domaine de la restauration. Ce qui nous amène à penser, qu’un certain nombre de restaurateurs voient en la franchise un modèle sécurisant. » L’enseigne a dans ses cartons une centaines de dossiers.