Export : des dispositifs plus lisibles et plus simples

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Digital113 organisait le 26 novembre la première édition des Rencontres internationales du numérique. L’occasion de mettre en lumière une étude sur le développement des entreprises du numérique à l’international.

Qui sont les entreprises du numérique qui partent à l’international et quels sont leurs besoins en terme d’accompagnement ? Autant de questions auxquelles cherche à répondre l’étude que vient de réaliser Digital113, le cluster régional des entreprises du numérique qui représente 400 entreprises et plus de 17 000 emplois, en partenariat avec Ad’Occ, l’agence de développement économique d’Occitanie. Les résultats de l’enquête ont été présentés le 26 novembre au centre de congrès Pierre Baudis, lors des premières Rencontres internationales du numérique, organisées en marge du forum Destination international, par Digital113. Le cluster, qui a fait du développement à l’international l’un de ces cinq grands axes stratégiques, déploie en effet un programme d’actions spécifique, en vue d’accompagner les entreprises adhérentes qui sont déjà présentes à l’international ou qui désirent s’y développer, avec notamment des ateliers et des formations dédiées.

De son côté, l’agence de développement économique régionale, cherche via cette enquête à adapter ses dispositifs d’accompagnement. « L’objectif de l’étude, explique Anne Combes-Baraillé, responsable export au sein d’Ad’Occ, est d’avoir une lecture plus fine sur les enjeux, les attentes et les besoins des entreprises du secteur du numérique en matière d’international ». L’étude, qui doit ainsi permettre « un ajustement des outils, des moyens et des leviers », s’inscrit également dans le cadre du lancement le 26 novembre à Toulouse de la Team France Export Occitanie, déclinaison sur le territoire régional d’une impulsion nationale de rapprochement de tous les acteurs, à savoir la Région, Ad’Occ, la Chambre régionale de commerce et d’industrie, Business France et Bpifrance, soit un réseau en Occitanie de quelque 750 conseillers internationaux et 50 développeurs export qui accompagnent les entreprises. L’ambition de ce rapprochement est de rendre l’ensemble du dispositif plus lisible et plus simple.

CARTOGRAPHIE

Sur la centaine d’entreprises qui a répondu à l’enquête de Digital113, 67 % indiquent être déjà présents à l’international dont près d’un tiers (32 %) le sont depuis plus de quatre ans. Un quart des entreprises qui pratiquent l’export ont plus de 20 ans d’existence et la moitié ont entre 11 et 50 salariés. Plus d’une sur cinq (21 %) réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l’international. Selon l’étude, 56 % des entreprises déjà présentes à l’international ont fait le choix d’avoir une implantation physique à l’étranger, notamment sur le marché nord-américain.

MÉCONNAISSANCE DES DISPOSITIFS

Parmi les besoins pointés par les entreprises déjà présentes à l’international, le premier évoqué reste le financement, devant le besoin de nouer des partenariats commerciaux. Or, « s’agissant des financements publics à l’export, elles peuvent avoir accès à ceux de Bpifrance et de la Région et concernant les partenariats commerciaux, c’est justement le but des missions que nous organisons. Bref pour tous ces besoins, nous avons des solutions », assure Anne Combes-Baraillé pour qui l’étude a servi de révélateur. « Cela nous a interpellés quant au niveau d’informations et de connaissance des entreprises sur la réalité des outils qu’elles ont déjà à leur disposition et sur la manière dont nous communiquons à leur sujet. On doit et on va s’améliorer. » De fait, confirme Jérémy Guillaume, directeur général adjoint de Digital 113, « il existe de nombreuses aides pour aller à l’international, la difficulté pour les entreprises étant d’identifier tous ces dispositifs, qu’ils soient financiers ou non. » Le site internet www.teamfrance-export.fr/occitanie récemment mis en ligne, qui a vocation à recenser l’ensemble des outils à disposition des entreprises, pourrait constituer une première réponse.

DÉMARCHE PRÉPARÉE

De leur côté, parmi les entreprises qui souhaitent se projeter à l’international, près des deux tiers (63 %) prévoient de franchir le pas d’ici deux à quatre ans. Cette temporisation constitue « une bonne nouvelle » pour Anne Combes-Baraillé : « S’agissant des outils que la Région a été mis en place pour faciliter l’export, tout a été fait pour éviter le one shot. Une opportunité à l’export peut être intéressante et formatrice quand elle est réfléchie dans le cadre d’un projet à moyen terme. Ce que nous voulons, c’est éviter que les entreprises fassent des sauts de puces, de mission en mission. Elles doivent se donner les moyens de se préparer, tant en termes de ressources humaines, que de financements, de stratégie, de connaissance des marchés, des prospects, etc. L’idée est de ne faire perdre du temps à personne et d’éviter de parcourir la planète dans tous les sens pour, au final, se rendre compte que l’export, fait de manière trop touristique, cela ne rapporte pas grand-chose. »

Pour Jérémy Guillaume, les retours d’expérience sont dans ce domaine particulièrement précieux. « Ce qu’ils nous ont appris, c’est que le développement à l’international peut permettre de consolider l’entreprise en interne grâce à la mise en place d’un meilleur reporting et à une meilleure structuration financière ». L’autre point important, relève Jérémy Guillaume, « c’est qu’une fois entrée dans la démarche, l’entreprise doit penser à l’international tous les jours. Il faut, qui plus est, faire participer tous les salariés à la démarche car malgré les problématiques de langues, la collaboration et la diversité que cela crée au sein de l’entreprise, lui donnent une autre envergure. »

« C’est pour nous un enjeu majeur de faire en sorte que les entreprises qui souhaitent se développer à l’international le fassent dans les meilleures conditions », conclut Anne Combes-Baraillé qui rappelle que « les dispositifs export, sur les deux dernières années, ont permis de générer 400 emplois sur le territoire d’Occitanie ».