Simon PhilibertExpert en développement

Arrivé en Bourgogne Franche-Comté en pleine crise sanitaire et de fait confiné en télétravail, Simon Philibert commence à prendre ses marques et ne cache pas son envie de pouvoir découvrir la région et son histoire.

Fraîchement nommé secrétaire général de la nouvelle Chambre des métiers et de l’Artisanat pour la région Bourgogne Franche-Comté, il s’est construit son propre parcours sur le développement des entreprises et structures qu’il a côtoyées.

C’est dans un Dijon confiné que Simon Philibert est arrivée, début mai, pour prendre ses nouvelles fonctions de secrétaire général au sein de la Chambre des métiers et de l’artisanat de région Bourgogne Franche-Comté (CMAR BFC). « J’ai réalisé mes deux premières semaines en télétravail, avant de pouvoir découvrir les locaux et rencontrer les collaborateurs », confie-t-il. Une première arrivée en Bourgogne Franche-Comté sans même pouvoir profiter du savoir-faire et de la gastronomie régionale… « Beaucoup de collaborateurs me parlent des lieux et restaurants à découvrir… » Originaire de Savoie, Simon Philibert a déjà remarqué les montagnes du Jura, signe d’un dépaysement peut-être moins brutal. « On m’a fait cette remarque en entretien. J’ai hâte de commencer à sillonner la région et de découvrir l’histoire de l’ancienne Bourgogne, parce qu’elle est riche en l’occurrence », glisse-t-il.

PASSIONNÉ D’HISTOIRE

Le baccalauréat en poche, Simon Philibert débute des études en histoire à l’université à Chambéry (Savoie). « J’adore l’histoire, je suis passionné par cette matière depuis tout petit. C’est de la matière humaine, l’histoire. C’est des vies, des récits, il y a des moments historiques où tout bascule… J’aime toutes les dimensions, confie-t-il. Autant les dimensions récits historiques, c’est-à-dire l’histoire telle qu’elle était enseignée avant 1960, que l’histoire telle qu’elle est enseignée depuis avec tout ce qui est structurel, mouvement de fond, etc. C’est vraiment l’humain qui m’intéresse ! ».

Toutefois, après une année d’étude et faute de débouchés, Simon Philibert préfère se réorienter dans les sciences politiques. « En matière de débouché, l’histoire c’est compliqué… C’est prof ou rien. J’avais un peu peur quant à mes capacités à devenir prof de fac. Et surtout, je suis très curieux… L’histoire c’est bien, mais j’aime aussi la géographie et j’avais envie de m’aventurer aussi du côté de la sociologie, des sciences politiques, des relations internationales et finalement, j’ai découvert un peu Sciences Po sur le tard. C’est très éclectique, ça permet d’être vraiment généraliste dans beaucoup de domaines… C’est un excellent moyen d’épancher sa curiosité et c’était une formation adapté à ce que j’étais et ce que je suis d’ailleurs encore aujourd’hui. » Il rejoint donc Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhône) et sort diplômé de Sciences Po quatre années plus tard. « Durant ces quatre années d’études, j’ai eu la possibilité de faire une année de césure à Rome, explique-t-il. En fait, en Savoie, nous avions la possibilité de prendre en première langue l’Italien, ce que j’ai fait dès le collège et que j’ai pu pour- suivre à Sciences Po. Et dans le cadre de notre cursus, nous devions faire une année à l’étranger. Le choix de l’Italie s’est donc imposé plutôt naturellement, sans connaître énormément le pays à la base ».

C’est d’ailleurs dans la capitale italienne qu’il décroche sa première expérience dans le conseil aux entreprises. « L’Italie est vraiment un pays que j’adore, je trouve qu’il y a une vraie intelligence chez les Italiens et une vraie créativité. Il y a aussi beaucoup de défauts, bien sûr, j’en suis aussi parti parce que les conditions de travail n’étaient pas forcément extraordinaire, mais il y a quand même quelque chose en terme d’intellect qui me plaît beaucoup… Sans compter toutes les strates historiques, la beauté du pays et sa superbe gastronomie. » Pendant un peu plus de deux ans, Simon Philibert va accompagner principalement des TPE et des PME sur des sujets aussi divers que variés tels que la stratégie, le marketing, l’export… « Une bonne école » qu’il côtoiera pendant un peu plus de deux ans avant de rejoindre la France « par amour ».

ÊTRE CRÉDIBLE À MOINS DE 30 ANS

De retour en France, il enchaîne les missions avant de trouver un poste dans une société de conseils dans le numérique, Pierre Audoin Consultants. « Mon travail était d’être consultant auprès de petites et grosses entreprises du numérique et j’étais aussi l’analyste en chef du marché informatique sur l’Europe du Sud. J’intervenais dans des conférences et auprès de différentes institutions, pour expliqué aux patrons quel était le marché de leurs entreprises », détaille Simon Philibert. Une posture parfois compliquée à moins de trente ans. « Finalement, la crédibilité, lorsqu’elle ne peut reposer sur l’expérience, s’acquiert par le travail. Votre richesse repose principalement sur vos rencontres et tout ce que vous pouvez lire. Et après, il faut avoir un minimum confiance en soi aussi », défend-il.

FERVENT DÉFENSEUR DES ENTREPRISES

Après ces premières expériences, Simon Philibert s’est essayé aux organisations professionnels en restant dans un premier temps en région parisienne avant de rejoindre le sud de la France pour finalement remonter à l’est et poser ses bagages en Bourgogne Franche-Comté. De l’Organisation professionnelle des transports d’Île-de-France à la Chambre des métiers et de l’artisanat, en passant par la Fédération de la plasturgie et des composites et l’Union des industries et métiers de la métallurgie, Simon Philibert a pu aiguiser son expertise dans le développement des entreprises. « C’est finalement le fil rouge de ma carrière, remarque-t-il. Et parfois, dans le développement, il faut être amené à savoir défendre les entreprises, notamment lorsqu’on commence à entrer dans le monde institutionnel et politique. C’est quelque chose qui s’est fait naturellement. Dès que vous commencez à rentrer dans le jeu des organisations professionnelles, il faut faire valoir vos intérêts. Et souvent, on se rend compte que les PME ont plus de mal à se défendre par elles-mêmes ». Une mission qu’il poursuit aujourd’hui dans son nouveau poste de secrétaire général de la Chambre régionale des métiers et de l’artisanat. « On connaît le slogan, “l’artisanat est la première entreprise de France”, mais finalement quand on regarde la structure d’un artisan, on se rend vite compte que c’est très petit et fragile face à des coups de vent comme le Covid. Et ça donne envie de les défendre aussi. C’est parce qu’on aime ces entreprises qu’on a envie de les défendre. Et très souvent, dans ces filières, on trouve des gens passionnés. Ça donne d’autant plus envie de les aider à se développer et à survivre. J’ai peut-être manqué une vocation d’avocat ! », conclut-il non sans une certaine pointe d’humour.

Parcours

1980 Naissance, le 18 juin, à Chambéry (Savoie).
2004 Après une première année d’étude en Histoire et quatre années à Sciences Po Aix-en-Provence et Sciences Po Paris d’où il sort diplômé, il devient consultant en stratégie et marketing, avant d’intégrer le Cabinet parisien Pierre Audoin comme Chief analyst.
2012 Il est nommé directeur général adjoint de l’Organisation professionnelle des transports d’Île-de-France (Optile).
2013 Il intègre la Fédération de la plasturgie et des composites, à Levallois-Perret, en qualité de directeur des affaires économiques et de la compétitivité.
2017 Simon Philibert devient secrétaire général de l’UIMM Occitanie Languedoc-Roussillon.
2020 Il est nommé secrétaire général de la CMA pour la région Bourgogne Franche-Comté.