La France est l’État membre le plus touché, avec la plus grande quantité de cigarettes illicites présentes sur son territoire.
Un rapport dévoile que 7,61 milliards de cigarettes en circulation sont illicites, soit plus d’une cigarette consommée sur dix (13 %). Un quart de ces cigarettes illégales proviennent de l’Algérie (2,4 milliards). Les flux de cigarettes fabriquées légalement en Algérie et introduits en contrebande en France ont augmenté de 300 % entre 2012 et 2016, ce qui prive les budgets français et européen d’autant de taxes, qui se comptent en milliards d’euros.
Jusqu’à présent, les gouvernements français successifs ont refusé l’aide des autorités européennes, sans pour autant apporter l’assurance qu’ils régleront le problème. Bien que la lutte contre le commerce illicite relève principalement de la compétence des autorités françaises, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) pourrait être un allié utile, compte tenu de son expérience dans le cadre d’affaires transfrontalières complexes.
Le rejet de l’aide de l’Union européenne et l’augmentation continue des flux en provenance d’Algérie ont également des conséquences directes pour les pays voisins, notamment l’Italie et l’Espagne, utilisés comme voies secondaires pour la contrebande de cigarettes vers la France. Ils ont aussi un impact beaucoup plus important, en laissant prospérer les réseaux terroristes et criminels qui alimentent ce trafic au Maghreb.
Il a en effet été démontré qu’Al-Qaida au Maghreb islamique, sous la direction de Mokhtar Belmokhtar – également appelé « Mister Marlboro » –, a eu recours à la contrebande illégale de cigarettes pour financer ses opérations terroristes. Ces groupes déstabilisent les gouvernements de la région, mais menacent aussi directement la sécurité de millions d’Européens.