Et si vous testiez votre entreprise ?

Pour lutter contre la désertification commerciale, le principe des “boutiques à l’essai” facilite l’installation des créateurs d’entreprise. Une réponse ad-hoc à la redynamisation des commerces ruraux.

Si selon un sondage (paru dans Le Parisien) fin 2018, 59 % des 18-35 ans envisageaient de créer leur entreprise – un chiffre historique – 45 % d’entre eux doutaient face à la complexité administrative et le poids de la fiscalité. La France, dit-on souvent, n’est pas un pays d’entrepreneurs. La France, non, les Français oui. Pour en être convaincu, il suffit de se rendre à Lormes où la commune met à disposition un local commercial en bail précaire et loyer modéré. Valérie Lowenbruck, créatrice de L’atelier du bien-être, originaire de l’Yonne et praticienne en massages de relaxation à domicile pendant 13 ans cherchait à se « poser » : « l’offre et le soutien de la commune ont été déterminants dans ma décision de m’installer à Lormes ». Un an plus tard, si la Covid-19 a mis un frein à son activité, elle reste cependant plus que satisfaite : « l’activité marche très bien. Nous sommes quatre indépendantes en contrat de convention à travailler à la boutique. À cause de la Covid-19, j’ai demandé à la commune de renouveler un bail précaire, le temps de redémarrer. Mais le redémarrage est encourageant et mon objectif est évidemment de pérenniser mon activité ».

UN LOCAL MIS À DISPOSITION PAR LA MAIRIE

Si à Lormes l’initiative est communale et portée par la mairie, l’idée n’est pas isolée et s’est même organisée au sein de la fédération “Ma boutique à l’essai”. Loyer modéré, soutien des partenaires locaux, accompagnement sur la faisabilité, pack de lancement, suivi avec retour des autres collectivités, mais aussi la mutualisation d’outils communs viennent rassurer les entrepreneurs. En Bourgogne, plusieurs projets sont déjà en cours : épicerie de circuit court au Creusot, salon de thé et arts créatifs à Bourbon-Lancy, ou prêt-à-porter à Montceau, plusieurs communes ont aujourd’hui l’espoir de voir rouvrir les petits commerces. Restera à résoudre un paradoxe bien français propre aux petits commerces et aux petites lignes ferroviaires : ceux qui les utilisent ne sont pas toujours aussi nombreux que ceux qui les réclament… alors si on testait aussi le changement d’habitudes ?