Et au milieu… le Pays rethélois

Développement économique, aménagement du territoire, environnement, sont autant de compétences de la communauté de communes du Pays rethélois.

Focus ces prochaines semaines sur une collectivité, commune ou communauté de communes. Cette semaine, nous nous intéressons à celle du Pays rethélois, nichée entre deux chefs-lieux : Reims et Charleville. Comment arriver alors à générer de l’attractivité et à garder un vrai dynamisme ? C’est tout l’enjeu que s’apprête à continuer de relever Renaud Averly, réélu président à la tête de l’EPCI en juillet dernier.

La situation géographique de la Communauté de communes du Pays rethélois ne joue, au départ pas en sa faveur. Coincée entre deux grands bassins de vie, Reims et Charleville, il lui faut déployer tout un éventail de mesures et projets non seulement pour garder des habitants sur le territoire mais aussi en gagner. Depuis sa création en 2014, issue du rassemblement de quatre Communautés de communes différentes (Plaine du Porcien, Junivillois, Asfeldois et Rethélois), le pari semble remporté car le nombre d’habitants est passé de 27 000 en 2000 à 31 000 aujourd’hui.

Non pas que son président, Renaud Averly, réélu face à Joseph Afribo, nouveau maire de Rethel, avec 59 voix contre 32, en récolte tous les lauriers, mais force est de constater que les projets mis en œuvre attirent les entreprises. Son credo ? « Tenir un projet de territoire. L’activité attire l’activité. » Dernièrement, ce sont trois installations d’envergure qui ont eu lieu sur le sol de la zone d’activité de Rethel, rachetée en 2018 par la Communauté de communes au Département : DGF (voir ci-dessous), Agronutris et les ateliers de production de Demoizet, soit l’équivalent de plus d’une centaine d’emplois. « Il reste encore un peu de foncier disponible sur la zone de l’Étoile», indique-t-il. L’implantation d’un tiers-lieu et d’un espace de co-working de 200 m2 environ va également voir le jour dans la gare, les travaux démarreront à la fin de l’année. « On trouvait que ça avait du sens parce que ça permet de faire du lien avec l’emploi, les gens qui prennent le train et viennent de Reims, Paris, Charleville. » Il faut dire que la Communauté de communes du Pays rethélois possède de nombreuses compétences, d’ordinaire dévolues aux commues, comme l’éducation par exemple.

DEUX NOUVEAUX PÔLES SCOLAIRES EN CONSTRUCTION

« La clé pour gagner des habitants, c’est non seulement l’activité mais aussi les infrastructures pour l’installation des familles », souligne le président de la Communauté de communes. La volonté de Renaud Averly s’est ainsi dirigée sur la construction de pôles scolaires. Sauf que pour cela, il a fallu fermer des écoles, ce qui n’a pas toujours été du goût des habitants des communes concernées. Mais celui qui, lors de son mandat précédent, était lui-même maire d’une petite commune, celle de Corny-Machéroménil, assume : « En 2000, il y avait une cinquantaine d’écoles disséminées sur tout le territoire. Aujourd’hui, nous avons 17 pôles scolaires, tous très bien équipés, avec cantine, tableau numérique dans toutes les classes, passage des transports scolaires et une amplitude horaire, pour certains, de 7 à 19 heures. Il faut voir plus global pour garder nos habitants. Cette manière de voir est aussi celle issue du projet de territoire et des commissions de travail des élus répartis sur tout le territoire. Deux nouveaux pôles vont d’ailleurs sortir de terre : un à Tagnon et un autre à la frontière de deux communes, Coucy et Lucquy. »

UNE VOIE VERTE EN CONSTRUCTION

Le développement économique, l’éducation, mais également le tourisme, sont autant de compétences de la Communauté de communes, nécessaires au dynamisme d’un territoire. En matière de tourisme, le Pays rethélois était jusqu’alors assez mal loti. Peu attractif et mal mis en valeur, pour la période 2020-2025, une attention particulière va être concentrée à ce sujet conjointement avec le Département, avec la viabilisation des chemins de halage le long du canal, en voie verte. « On estime avoir besoin de cet équipement à la fois pour les populations locales qui ont envie de s’évader, de se promener, de faire du vélo, du roller, mais aussi pour un public exogène, plutôt touristique, qui peut transiter à pieds ou à vélo », livre Renaud Averly. « Cette voie verte rejoindrait celle de la Meuse, la Trans’Ardennes et irait de Brienne-sur-Aisne jusqu’à la frontière belge. Elle nécessitera trois ans de travaux à peu près. » Le tourisme ne va généralement pas sans accorder une attention toute particulière à l’environnement, le Pays rethélois étant en plus implanté sur un territoire rural et agricole. « On est essentiellement sur de la méthanisation avec du carburant bio GNV que peuvent produire les méthaniseurs et que derrière on peut mettre en station. Il y a beaucoup de méthaniseurs en construction des projets privés qui souhaitent se fédérer. On a la chance d’avoir sur Rethel des belles entreprises de transport, des bus scolaires… L’objectif avec la RDTA est de basculer rapidement le parc de bus sur des énergies vertes, on étudie le GNV de très près. Et là, on est resté sur mon idée de circuit court, on produit l’énergie, on la transforme et on tourne avec sur le territoire. On fonctionne de la même manière pour ce que mangent les enfants dans les cantines. On travaille avec les abattoirs de Rethel, les producteurs locaux et tout va en cuisine centrale », insiste Renaud Averly. Sur l’année 2021, ce sont plus de 10 millions d’euros d’investissement qui vont être portés dans la construction de nouvelles infrastructures.

EN CHIFFRES

• La Communauté de communes du Pays rethélois regroupe 65 communes.

• Le Conseil de communauté est composé de 150 conseillers communautaires (91 titulaires et 59 suppléants).

• 759 élus municipaux (65 maires + 84 conseillers communautaires + 610 conseillers municipaux).

• 13 commissions thématiques sont chargées de débattre sur les actions à mener et les projets à mettre en œuvre. Les commissions thématiques sont composées de conseillers communautaires mais aussi de conseillers municipaux volontaires.

• Son budget annuel s’élève à 60 millions d’euros.

Renaud Averly a été réélu à la tête de la Communauté de communes du Pays rethélois.