Lauréate du plan France Relance, l’entreprise va connaître une nouvelle phase de modernisation qui pourrait déboucher sur des réembauches.
Dans le cadre du fonds de modernisation de la filière automobile qui vise à aider les entreprises à gagner en compétitivité, la société Estamfor implantée à Hautes-Rivières, qui emploie 57 salariés et réalise un chiffre d’affaires de près de 10 millions d’euros, a été la dix-huitième PME ardennaise retenue par le plan France relance. À ce titre, elle sera soutenue à hauteur de 800 000 euros dans un projet d’installation de deux îlots robotisés qui lui permettra de diversifier ses activités, améliorer sa compétitivité et développer de nouveaux marchés. « Après trois années compliquées plus les effets de la crise sanitaire, cet investissement nous permettra de retrouver une activité de l’ordre de 20 à 30 %, de pérenniser des emplois et même d’envisager des réembauches à moyen terme », explique Etienne Chambon, le directeur du site. Mise en vente par Usinor-Sacilor dès 1995 et rachetée seulement en 1999 par Frédéric Guinot pour être intégrée au groupe Farinia (1 200 collaborateurs, 228 M€ de chiffre d’affaires sur 17 marchés différents), Estamfor a par la suite été rattachée à Setforge, numéro un français dans le domaine de la forge, qui compte huit autres filiales sur le territoire national. Ces différents mouvements ont permis à l’usine de la vallée de la Semoy de retrouver un élan salvateur en changeant de stratégie.
SAUVÉE PAR UNE STRATÉGIE DE DIVERSIFICATION
Sous l’impulsion de ce nouvel actionnaire, l’entreprise a alors cessé de fabriquer les produits non rentables pour conquérir des marchés de niche à forte valeur ajoutée, développer l’usinage, moderniser le traitement thermique et développer des pièces clés en mains avec en amont des prestations d’étude et en aval de l’usinage. Ce qui lui a permis de renouer avec la rentabilité. Entreprise ancrée dans la tradition métallurgique, Estamfor est spécialisée dans l’estampage de pièces de 500 grammes à 50 kg, le traitement thermique et l’usinage.
« Historiquement, Estamfor fabriquait principalement des composants pour l’automobile et des pièces pour les engins de travaux publics. Mais depuis la crise de 2008, on a entamé une diversification pour se désolidariser le plus possible de l’automobile, résume Etienne Chambon. Cela nous a permis de dénicher de nouveaux clients. Le secteur travaux publics a aussi évolué puisque nous sommes passés de pièces brutes de forge à des composants et ensembles usinés, assemblés, peints et finis expédiés dans le monde entier. Alors que sur la partie automobile, on a été durant la dernière décennie un des principaux fournisseurs des systèmes d’injection diesel en rang 2 pour les constructeurs français. Les cartes sont complètement rebattues avec la chute du diesel et un marché resserré. On avait, heureusement anticipé ce mouvement par notre effort de diversification, ce qui compense le recul des productions liées au diesel. »