ESTAC : Troyes City se profile à l’horizon

L’ESTAC a terminé la saison 2019-2020 en 4e position au classement de Ligue 2.

Le groupe des Emirats, propriétaire de Manchester City, bien parti pour racheter l’ESTAC dès le début de la saison de Ligue 2.

Les joueurs de Pep Guardiola pourront se consoler de leur élimination face à Lyon en Ligue des champions en voyant une autre équipe française, celle de l’ESTAC, rejoindre les rangs du City Football Group, propriétaire du grand club anglais au budget annuel pharaonique de 565 millions d’euros. Derrière le CFG, des fonds pétroliers d’Abu Dhabi United Group (77%), un partenaire chinois, China Media Capital Consortium pour 13 %, et le fonds d’investissement américain Silver Lake (10%). À première vue, difficile de comprendre l’intérêt du groupe du milliardaire Mansour Bin Zayed Al-Nahyan – selon Forbes sa fortune s’élève à 22,5 milliards de dollars – pour le club de football professionnel de Troyes qui évolue en Ligue 2 avec un budget de 13 millions d’euros. C’est sans compter la nouvelle stratégie d’investissements financiers qui touche les clubs français après ceux d’autres championnats. Depuis 2013, City Football Group s’est bâti à grands coups de rachats successifs un empire du ballon rond sur tous les continents : New York City aux Etats-Unis, Melbourne City en Australie, Yokohama F. Marinos au Japon, Montevideo City en Uruguay, Gérone in Espagne, Sichuan en Chine, Mumbai City en Inde et Lommel en Belgique et bien entendu Manchester City en Grande-Bretagne. La stratégie est claire : être présent dans la planète football sur tous les continents, derrière le navire amiral Manchester City. Une présence qui permet de nouer des partenariats avec des marques internationales, d’être davantage présent sur le marché des transferts de joueurs dans les divers championnats, de puiser dans les centres de formation ou encore d’exercer une influence géopolitique mondiale à l’exemple de l’action lancée par le CFG pour sensibiliser aux ressources en eau.

LES FONDS DÉPOSÉS

Ce n’est pas pour autant que l’argent coule à flot. Avant de s’intéresser à l’ESTAC, le groupe était, ce printemps, en pourparlers assez avancés avec Jacques Rousselot, l’actionnaire de l’AS Nancy-Lorraine, qui n’entendait pas « brader » le club. Plutôt que d’investir 14 millions d’euros en Lorraine, le CFG s’est tourné alors vers l’Estac, valorisée entre 7 et 10 millions d’euros. Les négociations avec Daniel Masoni, le président du club troyen qui en possède 82,5 % des parts, ont bien avancé, dans un climat de confidentialité propre à ce type de transaction. Mais il semble désormais acquis que le président Masoni a décidé de céder l’intégralité de ses parts et de céder son fauteuil à un représentant nommé par City Football Group. Ce dernier aurait déjà déposé les fonds sur un compte bancaire spécifique, en attendant la levée des derniers obstacles. Ce sera le cas avec le passage, prévu fin août, devant la Direction nationale du contrôle de gestion où le repreneur devra expliquer sa stratégie et les moyens financiers qu’il entend y consacrer. Parallèlement, Maxime Ray, soutenu par un fonds d’investissement luxembourgeois et par ailleurs président du club de football de Vannes, négocie avec la vingtaine d’actionnaires, aubois pour la plupart, possédant les 16 % restants du capital de l’ESTAC. Une révolution pour le club troyen qui intervient au moment où celui-ci se prévalait d’être 100% local, actionnaires, sponsors et équipementier avec l’arrivée du Coq Sportif, étant tous aubois. Au moment où s’ouvre la nouvelle saison, Troyes City devrait logiquement afficher l’ambition de monter en Ligue 1, niveau où les joueurs sont davantage valorisés lors des transferts.