Essayer la Nièvre, c’est (peut-être) l’adopter

En lançant l’opération « Essayez la Nièvre », Stéphane Benedit, directeur de Nièvre tourisme s’attaque aux parisiens en mal de campagne. Son secret : miser sur la qualité de vie.

L’essayer c’est l’adopter. Ce slogan créé par une marque de bicyclettes en 1890, Stéphane Benedit, directeur de Nièvre Tourisme, compte bien le faire sien. Fini le « vert pays des eaux vives », la Nièvre n’est plus seulement bucolique, elle est aussi une terre d’innovation et d’économie. Partant de ce postulat, dix établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) nivernais financent une semaine de location en gîtes à 100 familles parisiennes désireuses de quitter la capitale. Ouvert tout le mois de juillet sur le site « Paris, je te quitte », l’appel a reçu plus de 500 candidatures ; et pour éviter l’effet d’aubaine, les heureux élus – choisis dans toutes les catégories socio-professionnelles et tranches l’âge – doivent être motivés : « Il faut déjà une demi-heure pour remplir le dossier, expliquer son projet de vie. Certains nous envoient trois pages d’arguments ! ». Mais une fois sur place, pas question de partir dans la nature. Rencontre avec les élus, les acteurs du tourisme, de l’économie, avec les producteurs locaux ou ballade sur le canal, trois temps forts rythmeront cette semaine de découverte.

Si l’intention est louable, Stéphane Bénedit constate surtout un véritable changement de comportement : « Deux prétendants sur trois mettent la covid en avant : il y a la peur de la contamination, mais aussi une prise de conscience que le télétravail est une opportunité de vivre mieux ».

Si seules 100 familles sont retenues, les autres ne sont pas pour autant ignorées : « Deux candidats sur trois ne connaissent pas la Nièvre. Nous allons leur proposer des week-end, à la Toussaint, Noël et Pâques ». Avec cette opération, la Nièvre amorce donc une autre façon de penser l’attractivité qui mise sur la vie quotidienne et la famille : « On a trop souvent accompagné le porteur de projet au détriment du conjoint ou des enfants. Quand on vient de Paris où tout est proche, on ne sait pas toujours le fonctionnement des écoles, des transports, ou les opportunités professionnelles. C’est souvent un motif de renoncement. Nous devons être sur tous les fronts ».

Coût de l’opération : 80.000 euros (dont 50.000 pour les locations) mais surtout la perspective de voir de nouveaux arrivants s’installer dans une département dont la démographie est en baisse depuis 1950.