Entreprendre en franchise, pourquoi pas vous ?

(Photo : JDP)

Lundi 7 octobre, la Fédération française de la franchise (FFF) organisait dans les locaux de la CCI de Côte-d’Or, un après-midi d’information, d’échanges et de rencontres autour du commerce en franchise afin de susciter des vocations.

À l’occasion de la semaine de la franchise, la FFF se déplaçait en région pour faire découvrir ce mode d’entreprenariat basé sur le gagnant-gagnant. La thématique de la table ronde s’intitulait : Entreprendre en franchise, pourquoi pas vous ? « C’est une façon d’entreprendre qui plaît bien. Il faut prendre le temps de choisir son activité et son réseau et regarder ce qu’il y a derrière les enseignes car il existe de nombreux réseaux », précise Caroline Morizot, consultante auprès du cabinet CM Entreprise Conseil. Le nombre de points de vente ne cesse d’augmenter. Les chiffres le démontrent avec plus de 75 000 points de vente nouveaux en 2018. « Aujourd’hui, le commerce s’organise essentiellement en réseau », poursuit-elle. Celui-ci représente 83 % du chiffre d’affaires du commerce de détail contre 17 % pour le commerce indépendant isolé. « La personne qui rejoint le concept peut mettre en place son projet, tout en étant accompagnée », souligne Caroline Morizot. Ce qui rend le risque d’entreprendre en franchise plus mesuré. La franchise est définie comme une « méthode de collaboration entre une entreprise (le franchiseur) et plusieurs entreprises (les franchisés) dans le but de dupliquer ou réitérer un concept. Ces entreprises sont juridiquement et financièrement indépendantes. Elles sont liées par un contrat commercial ». Ce dernier comprend des engagements mutuels. Le franchiseur doit mettre à disposition sa marque, son concept, son savoir-faire, et un accompagnement tout au long de la vie du commerce. En échange, le franchisé doit s’engager à appliquer ce savoir-faire et à garder sa confidentialité, respecter le concept, payer un droit d’entrée et des royalties.

COMBIEN ÇA COÛTE ?

Caroline Morizot a donné des fourchettes de prix pour que les futurs franchisés puissent se repérer. Pour les droits d’entrée : entre zéro et 45 000 euros. Ceux-ci peuvent inclure une formation initiale, la notoriété de la marque, un savoir-faire éprouvé, une exclusivité territoriale, un accompagnement à l’ouverture. « Ce qui est cher a de la valeur. Un droit d’entrée peu onéreux n’est pas forcément bon signe. Il faut bien regarder ce qu’il y a derrière. Est-ce une activité de services ou de vente de produits ? L’emplacement est-il primordial ? La formation est-elle prise en compte ? Que vaut la marque ? etc. Tout cela rentre en compte dans le choix d’une franchise », conseille Olga Romulus, expert-comptable chez Fiducial.

Ensuite, les franchisés sont amenés à verser des royalties tout au long de leur activité (droit à l’enseigne, assistance, formation continue, animation de réseau, recherche et développement, etc). Il faut compter entre deux et 10 % du chiffre d’affaires hors-taxes.

Enfin, il y a également les redevances de publicité nationale qui représentent entre 0,5 et 5 % du chiffre d’affaires hors-taxes.

Danielle Juban, adjointe à la mairie de Dijon, en charge du développement économique est venue conclure cette table ronde pour encourager les futurs franchisés. « Dijon a tout d’une grande. Elle a été reconnue septième ville la plus attractive dans sa catégorie par l’Express en 2019 », souligne-t-elle. « La rue de la liberté a connu une progression de fréquentation de 14 % depuis 2018, malgré la crise des gilets jaunes qui a fortement impacté le centre-ville », poursuit-elle.

En résumé : « Un contrat de commercialisation en franchise, c’est comme un contrat de mariage, il faut savoir si ça nous correspond. Être bien en phase pour ne pas être déçu après », conclut Olga Romulus. Sachant qu’une relation en franchisé dure en moyenne 15 ans. Ce qui est supérieure à la moyenne de 12 ans pour le mariage…

Être en franchise : une aide pour trouver des financements
Alexandre François, co-associé de La Cervoiserie.
« Au départ, je voulais créer une brasserie artisanale mais il y en avait beaucoup qui se créaient et le matériel était couteux. Plutôt que de brasser de la bière, j’ai choisi finalement de m’installer avec une associée, Morgane Darriaut, en créant une cave à bière en franchise. Nous avons ouvert en janvier dernier, à Chenôve, après deux ans d’élaboration du projet. Le réseau compte désormais 23 points de vente dont deux intégrés, répartis sur l’ensemble de la France. La Cervoiserie, c’est entre six et huit ouvertures par an. Ce modèle en franchise nous a plu même si nous avons quelques points de désaccord, notamment sur la campagne de communication au niveau national. Le gros avantage est un financement facilité auprès des banques qui nous font plus facilement confiance – nous avons investi 400 000 euros – Nous sommes très bien accompagnés avec des visites régulières des animateurs de réseau. Nous avons une aide sur les produits car le réseau déniche de belles brasseries pour nous en faire bénéficier. »

Norauto : Priorité à l’accompagnement
Valentine Guyot, responsable de recrutement de franchisé chez Norauto.
« Le plus important lors de ces rencontres, c’est le conseil. La franchise est un modèle spécifique qui demande une réelle responsabilité de la part du porteur de projet, qui est un vrai entrepreneur. Chez Norauto, nul besoin de s’y connaitre en mécanique pour devenir directeur d’un centre auto. 50% de nos franchisés n’ont pas de formation dans ce domaine avant de se lancer dans l’aventure. L’important est que la personne accepte de rentrer dans un cadre, dans un réseau, avec un concept défini. En l’occurrence, chez nous, un garage avec un point de vente de 300 mètres carrés. Aujourd’hui, Norauto, c’est 129 franchises, avec dix ouvertures par an. L’idée est de montrer ce qu’est le concept de franchisé. Nous passons toute notre force dans la proximité, c’est-à-dire dans l’accompagnement. Le rôle d’un franchiseur, c’est d’accompagner la personne qui souhaite entreprendre, de A à Z, depuis la recherche de son site jusqu’à sa formation, en ayant dans le quotidien une possibilité d’échange permanent. La notion d’accompagnement est vraiment ce qui fait le propre de la franchise. »

Valentine Guyot, responsable de recrutement de franchisé chez Norauto.

Alexandre François, co-associé de La Cervoiserie.