Encourager les jeunes dans le social business

Muhammad Yunus a créé le microcrédit en fondant sa banque : la Grameen Bank. Le professeur partage ses idées de social business lors d'une tournée dans les écoles et universités de France.

Le professeur Muhammad Yunus, économiste bangladais, est le père fondateur du microcrédit ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 2006. Le 6 mars il était à la Burgundy School of Business à Dijon pour sensibiliser les étudiants au social business.

La Burgundy School of Business (BSB) à Dijon a accueilli pendant une journée entière le professeur Muhammad Yunus. Avant de rencontrer les étudiants de l’école de commerce lors d’une conférence, le célèbre économiste a répondu aux questions d’acteurs locaux de l’économie sociale et solidaire. Ces rencontres entrent dans le cadre du «YY (Yunus and You) campus tour conférence », organisé par le Centre Yunus Paris avec le soutien de la YY Foundation. Depuis novembre 2018, Muhammad Yunus parcourt les écoles et universités de France pour faire découvrir ses travaux, notamment autour du social business concept dont il est à l’origine. Ayant toujours mis ses compétences économiques au bénéfice des plus pauvres, il crée tout d’abord le microcrédit permettant aux personnes n’ayant pas accès aux prêts bancaires classiques d’emprunter, puis le principe de social business. Principe qui exploite le pouvoir de l’entreprise non pas dans un but de profit mais pour encourager des initiatives sociales et environnementales. Pour le professeur Yunus, la jeunesse est très importante, ce sont les entrepreneurs et créateurs de projets de demain. Il souhaite leur rappeler qu’ils possèdent une grande force d’action grâce aux nouvelles technologies avec lesquelles ils sont nés. « Les jeunes ont un grand pouvoir entre les mains, ils tiennent la lampe d’Aladin. Ils doivent faire quelque chose de ce pouvoir, il faut frotter sur la lampe pour que le génie sorte ». Lorsqu’il décrit un monde où toutes les entreprises seraient des social business ce n’est pas utopique, mais dans une perspective d’avenir à laquelle il invite tout le monde à croire.

CONNECTER L’ARGENT À LA PAUVRETÉ

L’importance d’agir est primordiale pour Muhammad Yunus. Il tient à prouver que tout le monde peut faire avancer les choses à son niveau. Il porte un regard critique sur le système bancaire et économique actuel et souhaite qu’à travers le social business, l’argent soit mieux réparti entre les hommes. « Six personnes dans le monde possèdent la moitié des richesses, le problème ce n’est pas l’argent mais savoir comment le connecter à la pauvreté ». L’économiste rajoute que l’être humain est composé d’altruisme et d’égoïsme et qu’il appartient à chacun de choisir de changer les choses. « Le capitalisme n’est pas une interprétation de l’être humain, accepter le système capitaliste, c’est accepter sa part d’égoïsme ». Les idées visionnaires de Muhammad Yunus auront inspiré les personnes venues l’écouter. Quand on lui demande quelles sont celles qui l’inspirent, il pense aux femmes pauvres avec qui il travaille. Il admire leur force et leur détermination. L’économiste ne s’arrête pas aux problèmes de pauvreté et s’attache désormais de plus en plus aux enjeux écologiques. « Il faut changer notre manière de fonctionner sinon le monde va disparaître. » Agir pour les Hommes et la planète : un combat qui ne s’arrête jamais pour Muhammad Yunus, même du haut de ses 78 ans.