En changeant d’image, TSE réaffirme sa mission « au service du bien commun »

TSE a relayé le Grand débat en organisant trois rencontres. Ici Christian Gollier, directeur de TSE, lors du débat du 11 mars sur la transition écologique. (Droits réservés)

La prestigieuse école d’économie de Toulouse, qui s’apprête à déménager dans des locaux flambant neufs, adopte une nouvelle identité visuelle.

C ’est l’année du changement pour Toulouse School of Economics (TSE). Ce centre de recherche et d’enseignement en économie parmi les meilleurs du monde – il figure en 17e position dans le classement de Shanghai 2018 dans le domaine économique – qui regroupe 150 chercheurs internationaux dont le prix Nobel 2014 d’économie Jean Tirole, déménagera d’ici quelques semaines dans de nouveaux locaux situés près de la place Saint-Pierre. Le bâtiment dont la construction est pilotée par l’université Toulouse 1 Capitole, est dédié à la recherche de TSE. Il développe près de 12 000 m2 de surface utile et accueillera en effet en novembre chercheurs et doctorants.

AFFICHER SES VALEURS

Pour marquer l’événement, l’école d’économie en a profité pour revoir également son identité visuelle. Elle a confié à l’agence Mucho, basée à Barcelone, la refonte de sa charte graphique. Un nouveau logo dévoilé le lundi 9 septembre aux étudiants de TSE – de la L1 au doctorat, soit près de 2 500 au total, de 80 nationalités différentes – qui faisaient également leur rentrée ce jour-là.

« Le nouveau bâtiment dans lequel nous allons entrer symbolise une nouvelle étape, explique Joël Echevarria, directeur général des services de TSE, et nous avons pensé que cette nouvelle étape devait être symbolisée par un nouveau logo ». Une réflexion a donc été menée pour définir cette nouvelle identité visuelle, mais aussi « plus profondément en termes de valeurs ». « Au travers de cette nouvelle charte graphique, on redit, ou on dit, des choses nouvelles sur ce pourquoi nous sommes là. La crise des Gilets jaunes en France et d’autres mouvements de ce type-là dans le monde ont montré qu’il y a une grande défiance entre une partie de la population et les décideurs. Les économistes sont souvent pris à partie ou stigmatisés. Nous avons donc essayé de dire ou redire que nous sommes justement là pour réfléchir au bien commun. L’économiste en tant que scientifique est au service du bien commun, mais il n’est pas le décisionnaire. Son travail est de chercher les meilleures solutions, grâce aux mathématiques, aux observations, grâce au terrain. Mais une fois qu’il a imaginé des solutions possibles, elles doivent être portées, assumées par des politiques. Mais c’est un autre domaine ». Pas de nouvelle orientation pour TSE donc, mais une réaffirmation de sa mission : « on n’avait peut-être pas su le dire aussi clairement jusqu’à présent ».

L’école a ainsi participé « à sa façon » au grand débat voulu par le président Macron en organisant trois soirées sur des thèmes économiques. « Nous nous sommes aperçus que les gens étaient très en demande. Ils souhaitent qu’on les aide à comprendre ce qui se passe », poursuit Joël Echevarria. L’installation dans un nouveau bâti- ment emblématique en bord de Garonne sera ainsi l’occasion pour TSE de « s’ouvrir sur la ville ». Au cours de l’année 2020, une série de manifestations devrait être organisée pour « entrer un peu plus dans le débat et donner de la matière aux gens qui ont envie de comprendre le monde », l’idée étant de « donner des éléments de décodage. Nous n’avons pas de réponse, ce n’est pas nous qui prenons les décisions. Cependant, on peut participer au débat de façon plus éclairée. Et si nous pouvons contribuer à ce que moins de bêtises se disent à la fois du côté des politiques, des décideurs publics et des citoyens, grâce à notre recherche, nous avons envie de le faire ».

CONCURRENCE INTERNATIONALE

Cette nouvelle identité visuelle devrait aussi, selon Joël Echevarria, permettre de mieux identifier TSE à l’échelle mondiale. « Nous sommes dans un champ concurrentiel et nous avons la chance d’être dans le top 10 mondial des centres de recherches en économie avec en face de nous Princeton, Harvard, le MIT… des gens puissants. Or plus on est puissant, plus on a un logo et une communication simples puisqu’on n’a pas besoin d’en rajouter. D’où ce choix d’un logo très épuré qui affirme très strictement ce que nous sommes. Nous pensons que cette nouvelle charte graphique et la valeur qu’elle véhicule vont nous aider à clarifier notre positionnement et à exister dans un monde très exigeant. Sachant que la différence se fait sur la recherche, sur ce qu’on produit ».

TSE attire ainsi chaque année de nombreux étudiants étrangers – ils comptent pour la moitié en master –, venus d’Europe, des États-Unis, d’Afrique et d’Asie. Et face à des concurrents comme London School of Economics, pour attirer les économistes de demain, l’école toulousaine fait valoir ses arguments : un coût de la vie moindre et des frais de scolarité plus abordables – de l’ordre de 5 500 € de frais de formation pour les masters parcours international auxquels s’ajoutent des droits d’inscription de 243 € par exemple contre plus de 20 000 £ pour un master à LSE.