En 2020, EDF accélère sur les énergies renouvelables

R&D EDF

2020 sera pour les constructeurs automobiles l’année de la mobilité électrique, une bonne raison pour EDF de donner un coup d’accélérateur à ses projets d’énergies renouvelables.

Cette année en région, EDF passe au vert, investissant massivement dans les énergies renouvelables. Le solaire et l’hydrogène semblent avoir particulièrement le vent en poupe aux yeux de l’électricien.

Dans la production d’une énergie basée sur des moyens de production non-émetteurs de carbone (CO2), principal responsable du changement climatique, la Bourgogne Franche-Comté possède plus d’un atout. EDF l’a bien compris, il y produit d’ailleurs, ici, une énergie 100 % renouvelable. Le groupe exploite ainsi 28 sites de production à partir d’énergies renouvelables : l’hydraulique (24 sites), la biomasse et la valorisation des déchets ménagers par méthanisation (deux sites), le solaire (un site) et l’éolien (un site). « En 2019, sur la question des énergies renouvelables nous étions dans les starting-block. En 2020, nous allons donner un vrai coup d’accélérateur ! », affirme Yves Chevillon, délégué régional EDF en Bourgogne Franche-Comté, soulignant par ailleurs que l’année s’annonce comme celle de la mobilité électrique : « Tous les constructeurs automobiles proposent une offre croissante de véhicules électriques. » Pour réussir ce pari vert, la Bourgogne Franche-Comté a pour avantage sa petite taille qui permet de « tester plus facilement des choses, d’explorer des voies novatrices… », défend Yves Chevillon. En BFC, le groupe forme et embauche ainsi 4.700 salariés dont environ 2.200 chez Framatome et 1.800 chez Énedis, a comparer aux plus de 30.000 agents présents en Rhône-Alpes.

ET AU MILIEU COULE UNE RIVIÈRE

Quand on pense énergie renouvelable dans la région, l’idée première qui nous vient est évidement l’hydraulique. En 2018, la production par ce biais a représenté 715 millions de kWh. Cela correspond, chaque année en moyenne à la consommation de 100.000 habitants. Sur cette même année 2,25 millions d’euros ont été investis pour la performance et la sûreté des aménagements hydroélectriques.

SOUS LE SOLEIL EXACTEMENT

« Sur le solaire, le groupe, via sa filiale EDF Renouvelables, affiche l’objectif national ambitieux de développer et construire 30 GW de solaire photovoltaïque en France. Un volume réparti sur 30.000 hectares représentant quatre fois les capacités actuelles de production d’énergie solaire du pays, explique Yves Chevillon. Pour la maison EDF, c’est bien la Bourgogne Franche-Comté qui représente la région principale de son dynamisme photovoltaïque, avec une vingtaine de projets à différents stades d’avancement ». À Massangis (89), EDF Renouvelables exploite notamment depuis 2012 une des plus puissantes installations solaires en France (700.000 panneaux, pour une puissance de 56 mégawatts-crête). Pour le proche avenir, deux nouveaux projets de centrales solaires en région sont actés. La décharge du quartier de Valmy en périphérie de Dijon, deviendra ainsi une centrale solaire de 16 mégawatts-crête. Au Nord de Dijon, c’est également une nouvelle vie qui attend l’ancien centre d’enfouissement technique de Lux sur lequel sera déployée une centrale de 8,6 mégawatts-crête. Les deux projets seront mis en service pour fin 2020, début 2021.

LE VENT EN POUPE

Côté exploitation du vent, EDF Renouvelables exploite depuis 2015 en région le parc éolien du Lomont (25). Composé de dix machines, il développe une puissance installée de 20 mégawatts. Deux autres parcs devraient voir le jour en 2020 et 2021. Le télégraphe à Vermenton (89) composée de quatre éoliennes, pour une puissance de 14,4 mégawatts et le Champ Gourleau à Massangis et Grimault (89) comptant sept éoliennes et développant 25,2 mégawatts de puissance.

MÉTHANE EN MASSE

Sur la biomasse et la valorisation des déchets ménagers par méthanisation, EDF à travers sa filiale Dalkia exploite deux sites en Bourgogne Franche-Comté dont Ecocéa à Chagny (71) qui est l’une des rares unités de tri-méthanisation-compostage sur Ordures ménagères résiduelles (OMR) de France. Depuis 2016, ce sont 73.000 tonnes d’OMR qui ont été traitées, soit l’équivalent de 28 GWH de biométhane injectés sur le réseau par an. Dalkia exploite par ailleurs 91 kilomètres de réseau sur Dijon, Autun, Decize et Nervers et 46 kilomètres sur Montbéliard, Bethoncourt, Audincourt, Belfort, Besançon, Moirans-en-Montagne et Gray. « Quelques projets de futures entités importantes de biomasse sont à l’étude sur le territoire », annonce Yves Chevillon.

L’HYDROGÈNE SE MIXTE

Labellisée « Territoire hydrogène » , l a Bourgogne Franche-Comté tient là une vraie spécificité sur laquelle EDF entend capitaliser. « L’hydrogène représente pour nous un enjeu fort, car il peut être un moyen efficace de stockage des énergies renouvelables intermittentes », explique Yves Chevillon. Le groupe a ainsi adopté un plan de soutien aux projets publics et privés de 90 millions d’euros sur la période 2020-2030. Via sa filiale Hymanics, EDF accompagne la communauté d’agglomération de l’Auxerrois sur le projet Eolbus. Il s’agit de créer à Auxerre une station de production, de stockage et de distribution d’hydrogène produit par électrolyse et alimentée par un parc éolien, afin de faire circuler, d’ici à 2021, cinq bus du réseau urbain. La centrale devrait également alimenter les futurs trains à hydrogène que le conseil régional veut faire circuler en 2023 sur la ligne non électrifiée d’Auxerre à Migennes (Yonne) en remplacement des trains diesel. Autre projet dont EDF est partenaire : celui de l’entreprise Rougeot à Meursault. Il prévoit l’installation sur Dijon d’une station de compression d’hydrogène à l’horizon 2021. Objectif : équiper les camions de collecte des ordures ménagères de l’agglomération de piles à hydrogène rechargeables en électricité par la combustion des déchets.

Enfin, EDF n’oublie pas la révolution numérique en cours qui souhaite marier, à travers sa filiale Citelum, à l’efficacité énergétique. Cela prend notamment la forme d’un investissement dans le projet de smart city ONDijon qui centralise six postes de contrôle commandant à distance feux de circulation, éclairage public, vidéo protection et permet d’importantes réductions de la consommation d’énergie (65 % rien que sur l’éclairage).

Parc solaire de Massangis dans l'Yonne : 700.000 panneaux photovoltaïques pour une puissance de 56 mégawatts-crête.