EMNO : un parcours santé pour lutter contre l’obésité

Le docteur Cyril Gauthier a l’initiative du projet « Nutrition Obésité EMNO ». (Photo : JDP)

Le projet « Nutrition Obésité EMNO » de l’Espace médical nutrition obésité (EMNO) de la Maison médicale de Valmy à Dijon, a été officiellement lancé jeudi 10 octobre, à la Maison régionale de l’innovation (MRI).

«Notre système de soin actuel ne s’est pas encore organisé sous un mode parcours de prise en charge. Pour les personnes qui souffrent d’obésité, nous fonctionnons tous en silo : nous enchainons des actes sans forcément de liens », constate le docteur Cyril Gauthier. C’est pourquoi, ce dernier a proposé, avec l’Agence régionale de la santé (ARS), ce projet expérimental répondant au dispositif Article 51.

« Nutrition Obésité EMNO », est le premier projet national estampillé « Article 51 » intégrant des patients. L’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale 2018 a introduit un dispositif permettant d’expérimenter de nouvelles organisations en santé reposant sur des modes de financement inédits. « Postuler à ce dispositif lève les obstacles règlementaires qui gênent les organisations innovantes », précise Natacha Lemaire, rapporteure générale, ministère des solidarités et de la santé. Tout projet doit pro- poser une solution qui valide les quatre critères suivants pour être sélectionné : la faisabilité du projet, le caractère innovant, efficient et reproductible (injection dans le droit commun). Répondant à l’ensemble des exigences, le projet « Nutrition Obésité EMNO » a démarré le premier octobre avec huit patients sur cinq ans. « Il est innovant sous trois angles : le profilage, c’est individualisé ; la prise en charge au forfait et non plus à l’acte ; la plateforme pédagogique », précise le docteur Cyril Gauthier. Au total, 770 personnes participeront au dispositif.

UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE

C’est une nouvelle organisation de prise en charge par l’Assurance maladie où le traitement est individualisé avec une équipe pluridisciplinaire de professionnels, tels que les diététiciennes, les infirmières à l’éducation thérapeutique et les psychologues, dans le cadre d’un parcours de soins global sans hospitalisation lourde. « À ce parcours, nous rajoutons un outil pédagogique dématérialisé qui permet au patient d’échanger avec d’autres patients experts, modérés par des infirmières, sur des forums. Ainsi, nous créons une communauté pédagogique, un vrai parcours d’apprentissage et de compréhension de la maladie », poursuit le docteur Cyril Gauthier.

Ce projet, réalisé en partenariat entre le groupe Ramsay Générale de Santé (via l’Hôpital privé Dijon-Bourgogne et la Clinique du Chalonnais) et plusieurs acteurs de santé locaux tels que le CSO-CHU Dijon, des professionnels de santé, des associations de patients et d’autres structures de soins, est soutenu par le ministère de la Santé et l’ARS Bourgogne Franche-Comté.