Aurélie PerraudinEmballée par la vrac attitude

Aurélie Perraudin

Aurélie Perraudin, dans son magasin « Mademoiselle vrac », situé au centre-ville de Troyes.

Après avoir travaillé dans la grande distribution, la jeune Auboise a ouvert à Troyes le magasin- épicerie Mademoiselle Vrac.

Aurélie Perraudin a travaillé dans la grande distribution à différents postes. Pendant cinq ans, elle a été hôtesse d’accueil, caissière, écailler-poissonnière et travaillé au rayon fruits et légumes. Cette expérience professionnelle, certes enrichissante, l’amènera cependant à une réelle prise de conscience quant à nos modes de consommation. « On jetait des bennes entières… On produit beaucoup trop par rapport à nos besoins, déplore-t-elle. Pour mon fils je ne veux pas tout ça ».

Lutter à son niveau contre le gaspillage et la surconsommation est ainsi devenu pour Aurélie Perraudin un véritable art de vivre. Déjà convaincue par l’intérêt du bio depuis
longtemps, c’est lorsqu’elle était enceinte de son fils qu’elle a décidé de tout mettre en
œuvre pour consommer autrement. « J’ai commencé à faire ma lessive maison, à refuser les prospectus publicitaires et à faire attention aux consommations d’eau et d’électricité, se souvient-elle. J’ai choisi d’habiter une maison pour faire un potager. Je me suis lancée et je fais pousser des tomates, des courgettes et des concombres. Sinon, j’achète chez l’agriculteur. Je fais mes gâteaux, j’essaye de faire mon pain et d’acheter des bons produits », explique la jeune Auboise.

En 2014, elle était entrée chez Carrefour, à la Chapelle-Saint-Luc, en tant qu’étudiante, afin de payer ses études. Cette année-là, avec déjà en poche une licence d’art appliqué, Aurélie Perraudin décide en effet de préparer un CAP petite enfance. « En fait, j’avais préparé une licence pour avoir des bases générales et en web design afin de faire des illustrations pour enfants », explique-t-elle. À cette période, elle fait également du baby-sitting, tout en étant caissière et stagiaire.

APPRENTISSAGES SUR LE TERRAIN

Au bout de deux ans chez Carre- four, elle apprend le métier d’écailler-poissonnière, qu’elle exercera pendant trois ans. « Cela regroupe le vidage, la préparation et la vente de poisson. Je m’occupais de l’étal, du suivi, des fiches de contrôle sanitaire, et du contrôle sanitaire toutes les semaines. Et je faisais les fermetures. Ce qui consiste à ranger tous les soirs. Et tous les samedis, je faisais l’inventaire », relate l’ancienne salariée. Elle aidait également un collègue au rayon fruits et légumes. Son rôle consistait à remplir les étals et à enlever les produits abîmés et ceux qui n’étaient « pas beaux »… Ce travail lui permettra d’acheter une maison.

Depuis la naissance de son fils, Arnvalb, elle s’attache à vivre en accord avec ce qu’elle ressent et favorise par exemple les productions locales : « Je pense que les circuits courts sont importants. Lorsque c’est possible, mieux vaut éviter de faire venir de pays lointains des produits. On y gagne en coût de transport et en émissions de CO2 », analyse-t-elle.

MADEMOISELLE VRAC

C’est par hasard, sur internet, qu’elle a découvert le concept de Mademoiselle vrac, une franchise de commerce de proximité, dont le but est de changer les modes de consommation. Dans cette épicerie, les produits sont vendus exclusivement en vrac, sans emballage, avec pour objectif zéro déchet. Les clients ne prennent que ce dont ils ont besoin. Le concept a été créé en 2017, par deux sœurs animées par l’envie de consommer juste et bien.

Le magasin de Royan était à reprendre. Ce fait avait attiré l’attention d’Aurélie Perraudin, qui a de la famille dans cette ville. Sa rencontre avec les deux créatrices de la franchise allait être décisive. Et c’est ainsi que, depuis qu’elle a ouvert sa propre boutique à Troyes le 1er octobre 2019, elle fait partie des sept magasins franchisés de Mademoiselle Vrac. « Je favorise les circuits-courts, le local, pas forcément le bio, même si 80 à 85 % des produits le sont, le savoir-faire français et les produits sains. J’ai ainsi sept produits en local, des lentilles, des lentillons de Champagne, de la farine de blé bio T65, du quinoa, des pois chiches, des pois cassés. Et la gamme va s’agrandir avec des flageolets, des lingots, des lentilles corail, du miel et de la farine de sarrasin, ainsi que d’autres nouveautés », explique la commerçante troyenne, qui propose également des produits cosmétiques bio et non testés sur les animaux et végan, le plus souvent. « En général, ce sont des produits que je teste avant, comme des produits d’entretien, des cosmétiques ou encore des gourdes isothermes par exemple. Je vends également des produits qui sortent de l’ordinaire comme l’agar-agar ou la spiruline », observe-t-elle.

Depuis fin octobre, elle organise tous les mois des ateliers éco-responsables par groupes de six personnes, dédiés au bien-être ou pour détoxifier son intérieur – avec des produits qu’on trouve très facilement – et à l’issue desquels chacun repart avec tout en main. « Pour moi, c’était important d’avoir un lieu où l’on se retrouve. J’ai toujours aimé le contact client. j’aime le partage de connaissances. Ce sont des moments sympas, avec principalement la création de cosmétiques, comme des baumes corporels, des shampooings, des hydrolats. En décembre, j’ai opté pour un atelier couture dédié à la création de papiers cadeaux utilisables à vie », se félicite la maîtresse des lieux.

Tout en alimentant sa communication sur les réseaux sociaux, – sa clientèle est âgée de 18 à 40 ans et principalement représentée par des femmes, qui plus est centrée sur le bio, le local et les cosmétiques bien-être – la jeune Auboise participe régulièrement aux actions menées par l’association Zéro déchet. Elle est en outre partenaire du défi « Déclics », (Défis Citoyens Locaux d’Implication pour le Climat et la Sobriété, organisé par Troyes Champagne Métropole, dont c’est la 5e édition cette année… Cerise sur le gâteau, Aurélie Perraudin a aménagé à l’étage un espace salon de thé, où sont servis notamment les breuvages issus des thés et cafés de son épicerie.

Parcours

1990 Naissance à Troyes, le 30 décembre.
2012 Licence de design, à l'ESAA de Troyes, École Supérieure d'Art Appliqué.
2014 Embauchée par Carrefour, La-Chapelle-Saint-Luc, dans l'agglomération troyenne.
2019 Naissance de son fils, Arnvalb en janvier.
2019 Ouverture à Troyes en octobre de son magasin « Mademoiselle Vrac ».