EDF mise sur l’énergie verte

Les implantation d’EDF dans la région Grand Est.

Jean-Michel Deveza a pris les rênes d’EDF Grand Est il y a un an, lors du premier confinement. Il revient sur cette année écoulée pas comme les autres, où EDF n’a pourtant pas cessé ses projets ni investissements.

Dans la région Grand Est, EDF est le deuxième employeur industriel avec plus de 10 000 agents. « On couvre la totalité de la chaine énergétique, avec quatre centrales nucléaires – dont Chooz et Nogent-sur-Seine pour la Champagne-Ardenne, une station hydraulique de transfert d’énergie par pompage – turbinage (STEP) à Revin, ainsi que des parcs photovoltaïques et éoliens », liste Jean-Michel Deveza, délégué régional Grand Est. La production du Groupe EDF en 2020 est de 78,65 TWh composé à 82% du nucléaire, à 15% des énergies renouvelables (hydraulique, éolien, solaire, biomasse) et à 2% du cycle combiné gaz de Blénod. En 2019, la production était de 89,78 Twh. Fort de ce constat, le groupe EDF « réaffirme son engagement pour accompagner les territoires dans la transition énergétique bas carbone ». Ainsi, entre 500 et 600 millions d’euros sont investis chaque année dans le mix énergétique.

ACCOMPAGNER LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Malgré la crise, le groupe a aussi embauché 300 agents et 500 alternants, « la région a des besoins pour des postes de techniciens et d’installateurs, notamment de pompes à chaleur », précise Jean-Michel Deveza. Car la réduction des émissions de CO2 est bien au cœur de la nouvelle stratégie d’EDF qui mise sur les énergies vertes. « À ce titre, et contre toutes les idées reçues, la France a une empreinte carbone bien plus basse que l’Allemagne. En France, 1KWh émet 14g de CO2 tandis qu’en Allemagne, 1kWh émet 340 g de CO2, principalement en raison de l’abandon du nucléaire et du retour des centrales à charbon », insiste celui qui a pris ses fonctions en mars 2020. « C’est un sujet crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique et des objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050. »

EDF accompagne ainsi ses clients dans des dispositifs de maîtrise de consommation et de coût de l’énergie. « Il faut travailler sur tous les usages », souligne Jean-Michel Deveza. Et si EDF accompagne les particuliers, le groupe soutient aussi les entreprises. « Nous travaillons sur l’aide à la décarbonation de l’industrie, notre région étant un territoire fortement industriel, en remplaçant les sources énergétiques. Dans le cadre du Plan France Relance et du Business Act Grand Est, on aide à monter les dossiers pour installer des pompes à chaleur par exemple avec notre filiale Dalkia. Nous avons aussi mis en place le service « Opti-Impact CO2 », dont l’idée est de faire un audit flash des clients qui souhaitent identifier leurs facteurs d’émissions de CO2. »

INVESTIR DANS LES PROJETS « VERTS »

Et si l’on sait que l’industrie correspond à un tiers des émissions de CO2, le second tiers à ne pas négliger est celui de la mobilité. Là encore, EDF se veut être en pointe sur ces sujets avec une attention toute particulière pour les véhicules électriques et surtout, l’installation de bornes de recharge dédiées. « L’enjeu est d’installer 100 000 bornes électriques d’ici la fin de l’année. »

Le Groupe EDF est engagé dans le programme EV 100 avec pour ambition l’électrification de la totalité de la flotte d’entreprise d’ici 2030 et la mise à disposition d’infrastructures de charge pour les salariés. « Près de 750 bornes sont prévues sur les sites EDF en Grand Est ; trois quart des installations sont prévues en 2021. »

Le dernier tiers correspond au bâtiment. « Nous menons trois types d’actions : la première consiste à changer les sources d’énergies comme le fuel pour privilégier celles plus propres avec les pompes à chaleur, la deuxième est de travailler sur l’isolation de l’habitat avec des matériaux bio-sourcés, la dernière action est de soutenir la construction de bâtiments performants et intelligents grâce à un pilotage de la consommation », détaille Jean-Michel Deveza.

EDF travaille en outre avec les organismes professionnels pour développer ses projets d’énergie verte. EDF Renouvelable a ainsi signé une convention avec la FNSEA afin de mettre fin au conflit d’usage des terres. « On travaille sur des projets qui combineraient agriculture et parc solaire, avec des panneaux photovoltaïques surélevés par exemple. » Par ailleurs, le groupe vient de remporter un appel d’offres important sur le camp de Mourmelon afin justement de développer l’énergie solaire.

SUR LE TERRITOIRE CHAMPARDENNAIS

EDF Renouvelables : la mise en service du parc éolien de Longues Roies en Marne est prévue en 2021.

Il est composé de 13 turbines d’une puissance de 3 465 kW chacune.
D’une puissance totale de 43,6 MW, la production annuelle attendue du parc éolien des Longues Roies s’élèvera à 93 GWh, ce qui correspond à la consommation annuelle moyenne de 38 000 habitants et évitera l’émission de 4 473 tonnes de CO2 par an.

Dalkia : Projet de réseau de chauffage de Sedan (08)
Le but de ce projet est de récupérer la chaleur fatale auprès de l’industriel AFS Sedan, spécialisé dans la production de cylindres de laminoir. La chaleur récupérée est ensuite réinjectée dans le réseau de chauffage urbain Sedan.

Actuellement de 57%, le taux ENR&R devrait être de plus de 70% à l’horizon 2023. Long de 11,4 km, le réseau de chauffage urbain de Sedan concerne un tiers de ses habitants. Il dessert 6 500 équivalents logements.

• PSA : une offre EDF/Dalkia réalisée en 2019-2020 :
Dalkia a alimenté, par le biais d’un réseau de chaleur à Charleville-Mézières, un ensemble de logements à partir d’une installation innovante de récupération d’énergie depuis l’usine PSA, Ce projet permet de réduire la facture d’électricité de PSA tout en contribuant à la protection de l’environnement.

Jean-Michel Deveza, nouveau Délégué régional EDF GRand Est.