Ecobulles veut s’exporter

Ludovic Baudart dispose d’un atelier pour présenter ses produits aux plombiers. (Photo : Philippe Demoor)

Implantée dans de nouveaux locaux à La Neuvillette, l’entreprise rémoise veut accélérer le développement de sa solution anti-calcaire en France et à l’export.

En croissance régulière, Ecobulles (6 salariés, 1,7 M€ de chiffre d’affaires) a vendu 1200 appareils de traitement du calcaire l’an dernier et en compte 6 000 installés, principalement chez des particuliers que la société rémoise cible par l’intermédiaire de plombiers installateurs.

Dans ses nouveaux locaux de La Neuvillette, l’entreprise entend à présent accélérer son développement. « J’ai racheté Ecobulles avec Bernard Perfetti en 2011. Auparavant, nous étions à Cormontreuil à côté de l’habitation de Bernard Gallois, l’inventeur de cette solution qui utilise du CO2. Nous avons investi 550 000 € pour être propriétaires et disposer de meilleures conditions de travail. Nous sommes aussi en capacité de recevoir des plombiers pour leur présenter nos produits et les former », présente Ludovic Baudart.

Depuis son nouvel écrin, la TPE – qui sous-traite la fabrication de ses produits aux ateliers rémois de l’Association des Paralysés de France – se concentre sur le développement de nouvelles solutions et sur sa stratégie commerciale. « Nous commençons à proposer des appareils connectés qui permettent d’envoyer des notifications quand la bouteille de CO2 est bientôt vide, d’alerter en cas de micro- fuites d’eau ou de consommation excessive. Cela permet également une mise en veille à distance pour économiser du CO2 lorsque l’on remplit une piscine ou arrose un jardin », détaille le chef d’entreprise.

Cette nouvelle gamme complète l’offre d’Ecobulles (entre 2 000 et 3 200€, installation comprise) qui constitue selon son dirigeant une alternative vertueuse aux autres technologies. Son produit incorpore une faible dose de CO2 alimentaire fourni par Air Liquide, le même que dans une eau pétillante mais dans une proportion 80 fois plus faible. Tout en étant meilleur que l’adoucisseur au sel « qui augmente la consommation et pollue » et « plus performant » que les équipements électromagnétiques. En conservant la potabilité de l’eau (sans altérer son goût et en conservant les éléments minéraux) tout en préservant les équipements sanitaires et électroménagers, il ajoute que la diminution du pH par le CO2 peut aussi réduire les irritations causées par l’eau.

Autant d’arguments qu’Ecobulles commence à communiquer au Benelux et en Suisse, tout en débutant son approche sur le marché allemand. « Nous sommes accompagnés par le Conseil régional et Bpifrance dans cette démarche. Nous ciblons d’abord des pays concernés par le calcaire, avec du pouvoir d’achat et une sensibilité à l’écologie. En Allemagne, des territoires comme la Bavière et Berlin sont pertinents et ce marché a l’avantage de disposer d’entreprises de plomberie plus structurées qu’en France où nous travaillons avec beaucoup d’indépendants », annonce Ludovic Baudart qui s’orientera ensuite vers l’Angleterre.

UN PRODUIT IMAGINÉ POUR LES PROS
Après avoir découvert que l’incorporation de CO2 lui permettait de réduire la consommation de pesticides, l’agriculteur champenois Bernard Gallois a proposé sa solution au monde agricole puis aux maisons de champagne dans les années 90. Si aujourd’hui Ecobulles concentre sa stratégie commerciale pour convaincre les particuliers par l’intermédiaire d’installateurs, la société rémoise équipe aussi de l’habitat collectif et continue de répondre aux demandes des collectivités et des professionnels.