Dynamo redonne de l’énergie aux jeunes « invisibles »

Autour de Pierre Coppey, l’espace Dynamo de Troyes redonne espoir aux jeunes en difficultés qui y sont suivis.

Un grand patron français, Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes, préside l’association qui gère un espace d’insertion professionnelle, unique dans le Grand Est.

«Il faut rappeler que vous êtes aussi un grand capitaine d’industrie » : c’est en ces termes que François Baroin a accueilli Pierre Coppey, président de l’association Aurore, venu inaugurer à Troyes le premier dispositif Dynamo Unique dans toute la région Grand Est, Dynamo prévoit dans un premier temps d’intégrer chaque année 70 jeunes à Troyes, puis 30 autres dans deux annexes, dont 15 à Nogent-sur-Seine et 15 à La Maladière, à Vendeuvre-sur-Barse.

Ces jeunes de 16 à 25 ans dits « invisibles » ou encore « décrocheurs » parce qu’ils ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation, ont disparu des radars des dispositifs d’insertion. Beaucoup doivent affronter des difficultés sociales et professionnelles aggravées par la crise sanitaire et l’isolement engendré. À Troyes, les missions de l’espace d’insertion Dynamo géré par l’association Aurore sont assurées par une équipe de cinq personnes chargées d’accompagner chaque jeune dans un projet d’insertion professionnelle. « Nous nous sommes rapprochés du Foyer Aubois et nous avons dans l’Aube plus d’une centaine de salariés dans une demi-douzaine de dispositifs d’insertion », précise Pierre Coppey. Une action humanitaire qu’il mène, en toute discrétion, depuis une vingtaine d’années. « C’est un engagement qui a beaucoup de sens car il faut décloisonner la société, mobiliser les synergies et les acteurs pour aider ceux qui sont en difficulté », poursuit ce grand dirigeant français, président de Vinci Autoroutes (4 443 km d’autoroutes exploitées par plus de 6 000 salariés) et directeur général adjoint du groupe Vinci (222 000 salariés dans le monde et 48 milliards de chiffre d’affaires).

DYNAMIQUE COLLECTIVE

Son engagement personnel est de faire en sorte que personne ne reste au bord du chemin. « Pour les jeunes d’aujourd’hui c’est incontestablement plus difficile de s’en sortir qu’avant : paradoxalement, lorsqu’on est dans une situation difficile, les réseaux sociaux ont pour effet d’isoler davantage les jeunes », constate Pierre Coppey. Face à cet isolement, une dynamique collective sera la solution pour permettre au jeune de retrouver la motivation et bâtir son projet de vie. L’enjeu est de taille d’autant que le confinement a contribué à grossir le rang des « décrocheurs ». « On estime que 55 000 jeunes sont plus ou moins dans ce type de situation au niveau du Grand Est », précise Isabelle Héliot-Couronne, conseillère régionale et présidente de la Mission Locale de Troyes. « Dans l’Aube, 16 % des jeunes se trouvent en situation de décrocheurs », déplore le préfet de l’Aube, Stéphane Rouvé. Une situation qui explique le rassemblement général autour de ce dispositif qui mobilise plus de 2 millions d’euros en rassemblant l’Etat, le Département, la ville de Troyes, des partenaires associatif et le bailleur social Aube Immobilier.