Si les personnels hospitaliers, médecins et infirmiers sont en première ligne pour faire face au Covid-19, les 2.200 pharmacies de Bourgogne Franche-Comté ont également dû réagir et assurer le service médicamenteux.
«La profession s’adapte aux exigences de la situation », insiste Laurent Davenne, président de l’ordre régional des pharmaciens d’officine de Bourgogne Franche-Comté. Pourtant, les choses n’ont pas été simples à l’annonce du confinement. Inquiet de ne pouvoir se fournir en médicament pour les semaines à venir, les patients ont débuté de longues files d’attente devant les officines. Afin d’éviter le sur-stockage ou qu’un malade ne se retrouve démuni, l’État a pris des mesures. « Jusqu’au 31 mai, pour l’instant, les patients peuvent renouveler leur ordonnance pour les traitements chroniques même si la date de prescription est dépassée avec une extension du dispositif existant. L’objectif est d’éviter d’encombrer les cabinets médicaux pour des renouvellements et de laisser les médecins agir sur le terrain. » L’autre constat dressé par la profession concerne le paracétamol, seul médicament utilisable pour le moment contre le coronavirus. « Pour éviter les ruptures de stock, un arrêté a été pris pour limiter la délivrance à une boîte pour une personne saine et deux boites pour une personne montrant des symptômes hors prescription médicale bien sûr. » Pour garantir le respect de cette distribution rationnée, le dossier pharmaceutique, accessible depuis toutes les pharmacies, donnera aux professionnels des officines la possibilité de mentionner les boîtes de paracétamol délivrées à chacun.
UN FONCTIONNEMENT NORMAL
Bien qu’elles aient été prises d’assaut, les pharmacies fonctionnent normalement à en croire le président de l’ordre, l’activité s’étant simplement concentrée sur quelques jours avec une fréquentation accrue. « Le stock est suffisant pour l’instant et nous avons un approvisionnement normal avec un circuit de distribution fiable en France. » Malgré tout, il convient de rappeler que le médicament est un produit industriel dont le façonnage se fait principalement sur le territoire mais dont la matière première, chimique, est importée de Chine et d’Inde. Enfin, Laurent Davenne n’oublie pas qu’en période de crise, sa profession a un rôle social à jouer. « La pharmacie est aussi un lieu où les patients se déversent et ont besoin d’écoute et d’empathie. »
