Créée à Gyé-sur-Seine sous le nom de Carbonex, l’entreprise de production de charbon de bois s’appelle désormais Soler.
Carbonex change de nom et devient « Soler ». La PME auboise créée en 1993 par les frères Jean, Philippe et Pierre Soler-My – nommée alors Carbonex, dont le premier site à Gyé-sur-Seine garde l’appellation – est aujourd’hui leader sur le marché du charbon de bois domestique éco-responsable et 100 % Made in France. Même si l’année 2020 a été un peu compliquée pour l’entreprise familiale, celle-ci a cependant conservé l’ensemble de ses cent salariés. Une équipe qui a permis de réaliser un CA annuel de 22 millions d’euros, et qui devrait s’étoffer avec un prochain recrutement de cinquante nouvelles personnes. « Nous avons une usine en construction à Lacanau, en Gironde. Cela nous permettra d’augmenter notre capacité de production et de nous consacrer ainsi davantage à notre propre marque, Soler », explique la directrice de communication Anne-Mette Soler-My.
LANCEMENT D’UN SECOND SITE DE VENTE EN LIGNE
L’annonce du changement de nom de la société coïncide aussi avec le lancement d’un second site de vente en ligne à l’attention des particuliers (soler.green) – le premier étant destiné aux professionnels. À cette occasion, l’entreprise propose notamment une nouvelle gamme de charbon de bois et mix charbon de bois et briquettes, s’adressant « aux gens qui s’intéressent à la cuisine au barbecue ». « On propose aussi à nos clients de venir faire des visites d’entreprise et participer à des journées thématiques autour de la vraie cuisine au barbecue », s’enthousiasme- t-elle. Car faire changer la mauvaise image du charbon de bois fait également partie des objectifs des créateurs de la marque : faire griller les aliments n’est pas en soi dangereux pour la santé, tout est question de méthode.
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Après avoir créé en 2012 sa bioraffinerie avec la cogénération, permettant la fabrication locale de carbone et la production d’électricité renouvelable pour 10 000 foyers, l’entreprise continue d’innover en matière de développement durable.
« On s’intéresse à valoriser tous les produits connexes à la production de charbon de bois. On travaille ainsi sur des projets d’utilisation de la chaleur – pour sécher le bois par exemple. On fait d’autre part des essais avec des agriculteurs et des viticulteurs locaux pour tester le stockage de biochar dans le sol », ajoute Anne-Mette Soler-My.
En plus de fertiliser les sols, le biochar (ou charbon agricole) a également un rôle à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique, car il agit ainsi comme un puits de carbone. « En ce qui concerne les problèmes de sécheresse, il y aurait éventuellement une solution avec notre produit. Une petite équipe dont font partie un docteur en biochimie, embauché à temps plein, et notre fils Émile, travaille actuellement sur ce sujet », dévoile Anne-Mette, l’épouse de Pierre Soler-My.
Préserver la biodiversité et s’engager pour la préservation et le respect de la forêt font également partie des priorités des dirigeants de Soler, qui s’attachent à aller au-delà des certifications concernant leur matière première qu’est le bois. Conscients du fait que le travail en forêt interroge souvent la population, ils cherchent avec l’ONF des méthodes pour communiquer avec le grand public.
« Il faut expliquer que s’il n’y a pas un intérêt économique de la forêt, celle-ci risque de disparaître. En Europe, la déforestation n’existe pas, grâce à des gestions très bien suivies. Il n’en reste pas moins qu’il faut surveiller que la forêt est bien gérée au niveau du respect des sols », développe la chef d’entreprise qui est régulièrement en contact avec l’ONF afin d’obtenir la garantie que le travail a été bien fait. « On compare souvent avec la gestion forestière en Allemagne. Travailler avec eux, cela nous apprend aussi à identifier les points sensibles ».