Unibéton, la filiale française du groupe allemand HeidelbergCement, se positionne sur le marché en forte croissance des bétons décoratifs. Son site de Saint-Apollinaire vient d’ailleurs de se doter d’un showroom afin de présenter la large variété de possibilités qui se rattachent à ce matériau.
Drainant, en couleur, imitant des carreaux ou un plancher de bois… Le béton est aujourd’hui un matériau de construction qui cherche à modifier une image austère et à s’extraire du cliché massif et plein de grisaille dont on l’affuble trop souvent. Preuve de l’évolution créative qui anime certains acteurs de ce secteur, Unibéton a même inauguré un showroom sur sa centrale de Saint-Apollinaire, près de Dijon. Un évènement qui permettait aussi de mettre en évidence l’implantation récente de cette filiale française Béton prêt à l’emploi (BPE) du groupe allemand HeidelbergCement sur la région dijonnaise. L’entreprise cherchait depuis quelques temps à prendre pied sur cette zone géographique, comme le confirme Pascal Philibert, directeur de région Est et qui assume la responsabilité de 34 sites de production répartis sur un grand quart nord-est de la France, dans neuf départements:
« Nous cherchions une centrale à racheter sur l’agglomération dijonnaise et, fin 2018, nous avons acquis cet outil, sur la zone Cap Nord, autrefois utilisé par la société Chronobéton. Nous avons investi 450 000 euros dans des travaux qui ont duré trois mois, afin de remettre toute l’installation à niveau, alors que le site était inactif depuis deux ans ». La production a démarré au tout début de l’année pour cette centrale bien placée, près de l’autoroute. L’ambition d’Unibéton est claire : le souhait est de spécialiser cette centrale sur les bétons dits « spéciaux » à caractère décoratif.
SITE AUTOMATISÉ
Un secteur en plein boom et qui renouvelle la perception que l’on peut avoir de ce matériau de construction. De plus, la centrale de Saint-Apollinaire est une unité « Zéro déchet ». « Nous fonctionnons à 100 % en cycle interne, souligne le directeur de région, par rapport à deux gros facteurs de pollution : d’une part, les retours ou rebus de béton qui peuvent être traités, revendus et valorisés. Il s’agit de béton frais non utilisé par le chantier qui revient à la centrale dans la toupie pour intégrer une nouvelle fabrication. D’autre part, l’utilisation de l’eau qui circule ici selon un circuit fermé. Elle est traitée puis réinjectée dans la production ».
Le site de Saint-Apollinaire est très automatisé. Seules deux personnes y travaillent et sa production alimente une zone de chalandise de quarante kilomètres aux environs. Les marchés visés sont ceux des constructeurs de maisons individuelles, des architectes, des bureaux d’études, des paysagistes ou des piscinistes, toujours en demande de bétons de plus en plus techniques et sophistiqués.
LUMINESCENT, DÉPOLLUANT…
Il existe aujourd’hui des bétons drainants permettant de lutter contre les effets de l’imperméabilisation des sols, mais on trouve même des bétons… luminescents, qui restituent la nuit la lumière accumulée dans la journée ! On imagine sans peine l’intérêt pour les professionnels d’avoir recours à ce type de matériau, permettant des améliorations esthétiques et fonctionnelles tangibles. « Il existe également des bétons dépolluants, précise Pascal Philibert, capables de capter le CO2. Nous voulons faire de notre centrale de Dijon un site “pilote” pour ces nouveaux produits, sur toute la région Est ».
Le béton ne se cache plus
Un showroom pour du béton ? L’idée avait de quoi surprendre mais Unibéton l’a adopté, soulignant l’orientation que l’entreprise souhaite donner à sa centrale de Saint-Apollinaire : être un site pilote pour les bétons décoratifs. C’est ainsi qu’en avril dernier, un showroom extérieur de 80 mètres carrés a été inauguré. On y découvre que le béton est une matière qui peut se teinter, se polir, prendre du relief, jouer avec les graphismes. Traité de manières multiples, le matériau peut prendre l’aspect du bois, de la pierre, de l’ardoise, du pavé… Il existe aussi des bétons scintillants qui brillent lorsqu’ils sont éclairés, d’autres, luminescents qui, grâce à des granulats phosphorescents, captent et stockent la lumière du jour pour la restituer, une fois la nuit tombée. À l’intérêt esthétique s’ajoutent alors de nouvelles fonctionnalités permettant de structurer l’espace, délimiter des zones, améliorer la visibilité et la sécurité.
La centrale, rachetée fin 2018, a bénéficié de 450 000 euros de travaux de modernisation et elle est entièrement « encapsulée » pour ne pas générer de poussière.
La centrale Unibéton de Saint-Apollinaire est pilotée selon un process très automatisé.
