Domaine des lacs de Gascogne : le camping casse les codes

Patrick Goas et sa compagne Nathalie viennent de se lancer dans l’aventure du camping, à Seissan, dans le Gers. Consultants en tourisme depuis plusieurs années, ils ont repris l’établissement en février passant de la théorie à la pratique. Ils misent sur l’expérience client et conçoivent leur camping comme un show-room.

Il est loin le camping de nos parents, à la façon Claude Brasseur et Franck Dubosc… Illustration parfaite à Seissan, dans le Gers, à 20 km d’Auch où Nathalie Beernaert et Patrick Goas ont posé leurs valises. Tous deux issus du secteur de l’hôtellerie et de l’événementiel, leur histoire commence avec la naissance de la Fabrique à Souvenir, il y a six ans. L’idée est d’accompagner les exploitants dans leur développement commercial en pensant le camping autrement. Patrick Goas se définit comme un designer d’expérience : « quand vous faites du conseil, vous ne produisez rien. En moyenne, nos clients réalisent 30 % de nos propositions, c’est parfois frustrant alors que le potentiel est énorme. »

Cet élément a été décisif et a incité Nathalie Beernaert et Patrick Goas à sauter le pas. En mars dernier, ils achètent le Domaine des lacs de Gascogne pour en faire un terrain de jeu et expérimenter leurs idées. « Nous allons pouvoir recueillir en direct les témoignages de nos clients au camping, c’est gagnant-gagnant. »

LE CAMPING CONÇU COMME UN BOUTIQUE HÔTEL.

L’accueil doit donner le ton. Patrick Goas, qui rêvait depuis longtemps de transformer une réception à la façon Mama Shelter, a laissé libre cours à son imagination, choisissant un style brocante. L’idée est de faire réagir les clients, de toucher la corde émotionnelle.

« L’hôtellerie de plein air permet d’être très créatif, agile, dans un monde où les attentes des clients évoluent très vite, on doit s’adapter en permanence. »

1 M€ pour acheter le camping, une première phase de travaux de 230 K€, 1 M€ d’investissements prévus dans les trois ans, Nathalie Beernaert et Patrick Goas n’ont pas lésiné pour lancer les premiers aménagements. Au printemps dernier, ils ont fait vider le lac pour y installer des cabanes lacustres avec bain bouillonnant sur la terrasse. « Nous voulons travailler sur l’expérience client comme on le ferait dans un hôtel, la décoration crée l’ambiance, le détail fait la différence », précise Patrick Goas. En choisissant d’appeler leurs hébergements Cyclades ou Zanzibar, ils sont assurés de laisser des souvenirs aux clients.

L’équipe a également donné un nouveau souffle au bar-restaurant du camping qui s’est ouvert sur le village (1 000 habitants) en proposant une carte de produits locaux.

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Pour Patrick Goas, il y a de nouveaux clients à attirer, des chefs d’entreprises, des cadres stressés qui recherchent un dépaysement près de chez eux (à une heure de Toulouse, 20 minutes d’Auch). « On doit les nourrir visuellement et intellectuellement en proposant des week-ends autour de thèmes porteurs tels que le yoga, la gastronomie… Bref, créer des moments de vie ». Une idée qui pourrait séduire cette clientèle en dehors de la période estivale. L’autre axe de développement concerne l’activité BtoB avec l’organisation de séminaires, de workshop pour les entreprises. Il reste 1 000 m2 de bâti à aménager, les travaux sont en cours. « On prévoit des salles de 30 à 50 personnes. On va proposer des formules séminaires et hébergement. » Entre lodges, cabanes et mobile-homes, le camping dispose d’une capacité d’accueil de 50 chambres. Cette activité permettrait d’avoir des revenus réguliers et de créer de l’emploi. En haute saison, huit saisonniers travaillent au camping (cuisiniers, agents d’entretien, animateurs…).

Nathalie Beernaert et Patrick Goas tablent sur 700 K€ de CA pour le camping et 180 K€ pour la Fabrique à Souvenir. Le camping fermera à la fin du mois d’octobre, l’heure d’un premier bilan après une saison estivale intense et un taux de remplis- sage très satisfaisant en dépit de la situation sanitaire.