Reconduite pour quatre ans, la délégation de service public du parc des expositions et Congrès de Dijon laisse Dijon Congrexpo, l’association gestionnaire, perplexe quant à l’avenir du partenariat la liant à Dijon Métropole.
Il aura fallu les forceps et quelques échanges verbaux par médias interposés musclés entre les deux parties mais Dijon Métropole a finalement reconduit la délégation de service public du parc des expositions et congrès de Dijon à Dijon Congrexpo (votée lors du conseil municipal du 28 janvier, sans l’opposition qui s’est abstenue). En charge depuis une trentaine années du site, l’association gestionnaire s’est vue reconduite in extremis dans ses fonctions pour une durée de seulement quatre ans, contre huit auparavant.
Incompréhensible selon Jean Battault, président de Dijon Congrexpo qui dénonçait lors d’une conférence de presse le 1er février, un conglomérat : « Alors que nous réussissons une chose incroyable : rendre profitable le palais des congrès, nous versons une redevance de 300.000 euros à la ville. Rappelons que la foire gastronomique, plus grande manifestation régionale et qui existe depuis 1920, contribue à l’attractivité de Dijon et de toute la Bourgogne Franche-Comté. »
« À BOUT DE SOUFFLE »
Autre point saillant, l’ajout d’une condition dans la nouvelle délégation de service public imposant au délégataire, unique candidat à sa succession, un droit d’entrée de 1,4 million d’euros. « Il correspond pour nous à un reste d’emprunt contracté il y a quelques années pour construire une nouvelle entrée liée à la mise en place du tramway. La mairie aurait dû nous le rembourser en fin de délégation puisqu’en tant que gestionnaire nous ne sommes pas tenus de construire de nouvelles infrastructures. Au lieu de cela, elle l’a ajouté comme condition d’entrée », précise Jean Battault.
Dijon Congrexpo dénonce également les problèmes récurrents d’un parc des expositions « à bout de souffle, pas chauffé, pas aux normes handicapées, aux sols instables, avec une verrière plus étanche » et où les problèmes de stationnement, pour les exposants comme pour le grand public sont légion. « Cela n’est pas digne d’une ville comme Dijon aux prétentions internationales et écologiques », tempête le président de Dijon Congrexpo.
Pourquoi dans ces conditions, alors, reconduire la délégation avec la métropole pour quatre ans ? Côté Dijon, François Rebsamen le maire assurait en préambule du dernier conseil municipal qu’il « se voyait mal recommencer comme ça dans quatre ans ».
« Mon souci, assure Jean Battault, c’est de pérenniser l’association (qui compte 29 salariés NDLR). C’est une délégation de service public sous le signe de la gestion qui va devoir primer. Il faut en moyenne trois à quatre ans pour obtenir un congrès ; une durée de convention limitée à quatre années ne correspond pas au rythme de notre activité. Je ne vois pas comment nous allons démarcher, engager de l’argent et prendre des accords avec des organisateurs de congrès pour la période qui excède ces quatre années. La conséquence logique d’une telle situation serait de réduire les emplois. Mais Congrexpo est une association qui peut se redéployer. Elle l’a déjà prouvé par le passé en assurant notamment la gestion d’Auxerrexpo, dans l’Yonne ».
Jean Battault n’écarte pas non plus la construction d’un nouveau parc des expositions déconnecté du palais des congrès, en périphérie dijonnaise, à proximité immédiate de la Lino et avec un accès direct en tramway. Reste à trouver les 50 millions d’euros nécessaire à son financement.
Coup de fouet
Évènement incontournable de Dijon et de la région, la foire internationale et gastronomique, sixième foire de France donne un véritable coup de fouet économique : 600 exposants, 160.000 visiteurs l’an dernier pour un chiffre d’affaires indirect de six millions d’euros, elle fait travailler quelques 25 TPE et PME locales.