Dijon accueille le plus vaste bâtiment en bois de France

Avec son nouveau siège en construction déjà surnommé Le Valmy, la Caisse d’Épargne de Bourgogne Franche-Comté réalise le plus vaste bâtiment tertiaire de France en ossature bois.

«C’est une étape importante puisqu’il s’agit de l’achèvement de la structure en ossature bois », précise Jean-Pierre Deramecourt, président du directoire de la Caisse régionale BFC. Ce jeudi 12 novembre, tous les invités à ce point d’étape du chantier avaient les yeux levés vers le ciel. Et il faut dire que le challenge donne le vertige : 70 mètres de long, six niveaux, 2.500 mètres carrés de bois et un procédé révolutionnaire qui permet d’assembler les façades sur deux niveaux, directement sur place. Derrière cette ossature bois, recouverte de vitres, Jean-Pierre Deramecourt entend marquer la modernisation de la Caisse d’Épargne : plus éco-responsable, plus proche de ses clients et de ses collaborateurs – les espaces ont été travaillés avec les collaborateurs : « Dans nos métiers, il ne faut jamais considérer que l’organisation est définitive. Nos métiers, nos bâtiments, nos outils évoluent avec la société » -. Ce dernier souhaite aussi renforcer sa proximité avec les territoires. Rien à voir de ce côté là avec la vue panoramique sur la plaine dijonnaise depuis le dernier étage, mais si Le Valmy surplombera la plaine Nord, il est aussi une vitrine exceptionnelle pour le savoir-faire régional : 90 % des artisans ont été choisis sur le territoire ou sur les départements frontaliers. Un choix effectué par les architectes Mathias Romvos et Alice Mucchielli de Graam Architecture à Montreuil qui mettent en avant l’éthique de la démarche : « Le bois est un matériau respectueux de l’environnement, naturel, renouvelable biodégradable, recyclable et qui permet, contrairement aux idées reçues d’assurer la sécurité en matière de risque incendie par une hygrométrie naturelle équilibrée ». Pour preuve, les cages d’ascenseur sont également construites en panneaux bois à plus croisés. Pour François Rebsamen, maire de Dijon et président du Dijon Métropole ce nouveau projet est « une grande chance pour la ville » et ancre le lien avec « la trentaine de maisons remarquables à pans de bois de Dijon» et « rappelle que Dijon a une histoire avec le bois, avec des compétences historiques sur le territoire qui représentent 20.000 salariés ». Le maire de la métropole y voit « un atout supplémentaire pour l’attractivité de la ville et pour l’enjeu climatique à laquelle l’architecture participe », volonté confirmée par Jean-Pierre Deramecourt qui rappelle que « La Caisse d’Épargne fut la première à installer son centre d’affaire dans le Parc Valmy, qui est en plein essor et participe activement à la vie de la cité ». Mais l’atout de ce nouveau siège de la CEBFC reste sans doute son impact écologique. Cinq fois moins lourd qu’un bâtiment similaire en béton-armé, le bois et le verre permettent aussi de construire le plus grand bâtiment passif en matière énergétique. Une économie pour la planète qui se répercutera aussi dans le fonctionnement de la Banque : « Aujourd’hui, les trois bâtiments (deux à Dijon et un à Besançon Ndlr) nécessitaient 11 à 12 millions d’euros d’investissement et occupaient 11.700 mètres. Ce sont 2.200 mètres carrés d’économie qui sont réalisés. Cela aboutit à une économie qui représente de l’ordre de 600.000 euros, sans compter les économies d’énergie ». Éric Fougère, président du conseil d’orientation et de surveillance de la CEBFC, confirme l’ambition de cette construction : « Participer au renouveau de l’architecture tel que l’on peut l’imaginer dans la décennie qui vient », une ambition que François Rebsamen voit lui comme : « un espoir d’avenir à tout le monde ».

Comme le veut la tradition, le bouquet final qui marque l’achèvement du gros oeuvre a été hissé sur la cime du bâtiment avant une inauguration prévue au deuxième semestre 2021.

Jean-Pierre Deramecourt, président du directoire de la Caisse régionale BFC et François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole.

Êric Fougère, président du conseil d’orientation et de surveillance de la CEBFC et Jean-Pierre Deramecourt.