Diamants sur canapé

Laure et Thomas Jonquères d’Oriola. Ils ont créé une marque de joaillerie de luxe au cœur de Toulouse.

C’était un rêve d’enfant. Laure Jonquères d’Oriola a fait ses armes pendant 10 ans en tant que joaillière artisan pour des grandes maisons de la place Vendôme, avant d’apposer sa signature sur ses propres bijoux. Un aboutissement et un retour aux racines toulousaines, impulsés par son mari, à la tête d’une société de conseil. En 2019, ils ont fondé ensemble Laujoa, une aventure qui a nécessité 80 000 € d’investissements. « À partir d’un dessin fourni par une maison, il m’est arrivé de travailler 500 heures sur un seul bijou. Aujourd’hui, je suis heureuse de pouvoir imaginer moi-même mes propres bijoux », confie la trentenaire diplômée de la Haute École de joaillerie de Paris. Ainsi, la créatrice a planché pendant six mois sur l’élaboration d’une feuille asymétrique à cinq pétales, devenue l’emblème de la marque. En juillet dernier, le duo a lancé sa première collection sur son site internet. Sa particularité ? Les 14 modèles sont personnalisables selon le choix des pierres précieuses et de l’or. « J’ai créé des lignes avec du volume, de la délicatesse et de la féminité, ce que je ne retrouvais pas forcément dans les bijoux actuels en joaillerie », détaille-t-elle. Plutôt qu’une boutique, le couple a choisi pour écrin l’intimité d’un appartement du quartier des Carmes pour accompagner sa clientèle, notamment dans la création de bijoux sur mesure. « Lors du deuxième rendez-vous, je soumets différents croquis aux clients et nous sélectionnons les pierres. Nos lapidaires nous prêtent des pierres, ce qui nous permet d’être plus flexibles. Nous n’avons pas de stock à vendre », confie-t-elle. Quid des fournisseurs ? « Nous collaborons avec un diamantaire basé à Anvers qui s’approvisionne auprès de sources légales (Australie, Afrique du sud et Russie), ainsi qu’avec plusieurs lapidaires membres de l’International Colored Gemstone Association (ICA), dont le principal est niché en Thaïlande. Enfin, nous nous approvisionnons en or recyclé 18 carats auprès d’un fournisseur labellisé Responsible Jewellery Council. » Huit semaines sont alors nécessaires à la fabrication du joyau. « Je collabore avec un fondeur, qui réalise le modèle en cire, pour obtenir le bijou en or brut de fonte. Une fois cette étape terminée, je m’occupe du façonnage en sculptant le métal, avant d’envoyer la pièce chez un sertisseur parisien. Puis, je réalise enfin le polissage. Pour ces étapes qui ne relèvent pas de mon métier, je préfère choisir l’excellence », explique-t-elle. Le couple, qui planche sur une collection d’alliances, espère dès 2021 déménager pour agrandir son atelier, ouvrir un showroom à Paris et exporter ses créations. « J’ai vécu en Chine et les Chinois sont très friands du luxe à la française », conclut Thomas Jonquères d’Oriola. La marque table sur un chiffre d’affaires de 150 000 € en 2020.