Deux aides exceptionnelles votées par le conseil municipal

Le nouveau conseil municipal s’est réuni devant la mairie en respectant le mètre de distance entre chaque membre.

C’est avec deux mois de retard qu’Arnaud Robinet a été élu maire de Reims et a installé le conseil municipal, composé de 17 adjoints. Ce premier conseil aura notamment porté sur les aides aux commerces rémois.

C’est un conseil municipal particulier, presque historique, qui a été installé, jeudi 28 mai, à l’Hôtel de Ville de Reims. Munis de masques chirurgicaux, de gants, équipés de gel hydroalcoolique et espacés d’un mètre au moins, les futurs membres du conseil municipal se souviendront de cette prise de fonction hors-norme. Arnaud Robinet a démarré cette séance par un hommage à Alain Lescouet, maire de Saint-Brice-Courcelles, décédé du Covid-19 « un homme élégant, engagé et droit », pour ensuite passer à l’ordre du jour, composé de l’installation du conseil mais également du vote de l’attribution d’une subvention exceptionnelle pour l’opération « chèques-cadeaux », réalisée en partenariat avec les Vitrines de Reims et visant à redynamiser les commerces rémois en difficulté ; ainsi que la mise en place d’une aide exceptionnelle aux loyers professionnels pour les petites entreprises frappées de fermeture administrative pendant le confinement.

Ces mesures de soutien aux entreprises sont associées au « choc de consommation », dispositif de relance de la consommation annoncé début mai et qui « représente avec l’effet levier, 4 millions d’euros ». Le fonds d’aide aux entreprises est lui aussi du même ordre, 4 millions d’euros, auquel s’ajoutent d’autres mesures comme l’exonération de la taxe locale sur les enseignes et publicités extérieures (TLPE) ou la non-perception de loyers des associations et jardins familiaux. « Si rien n’est figé et tout reste évolutif, la volumétrie totale de l’impact sur le Budget est de l’ordre de 20 millions d’euros », précise Arnaud Robinet.

DES BONS DE 10DÈS 30D’ACHAT

Rappelant dans une formule percutante que « la politique n’est pas l’art du possible mais l’art de rendre possible ce qui est nécessaire », le maire de Reims a ainsi assuré à ses concitoyens mettre tout en œuvre pour faire face au contexte exceptionnel. La première mesure phare est donc l’opération chèques cadeaux, correspondant à un bon de 10 euros destiné à chaque foyer rémois, reçu avec le magazine municipal Reims Attractive, diffusé à 105 000 exemplaires. Ces bons d’achats seront valables jusqu’au 31 août 2020 dans tous les commerces rémois à partir de 30 euros d’achats.

Dans ce cadre, la Ville contribue financièrement à cette action à hauteur de 1 055 600 euros (1 050 000 euros correspondant à la valeur des chèques cadeaux et 5 600 euros pour la réalisation des chèques cadeaux). « Les commerçants n’ont pas besoin d’être adhérents aux Vitrines de Reims pour entrer dans ce dispositif », a précisé Arnaud Robinet. Sur le dispositif, le principal opposant, Éric Quénard s’est interrogé : « Les clients vont pouvoir acheter dans les commerces rémois pour 30 euros et repartir avec 40 euros de marchandise, les 10 euros de bons d’achat correspondant à la différence avancée par le commerce. Quels seront les délais de paiement ? Le choc de conso, ne risque-t-il pas de se transformer en choc de tréso ? »

« Cette initiative est là pour soutenir le tissu économique, et il faut avoir conscience d’une chose, c’est que la deuxième vague qui nous attend n’est pas forcement sanitaire mais économique, suivie par une vague sociale. Un certain nombre de commerces, par manque de trésorerie, connaissent des moments extrêmement difficiles et, pour certains, risquent de déposer d’ici la fin de l’année. Il est du rôle de la collectivité de soutenir l’activité économique et il a donc été décidé, de distribuer des bons d’achat de 10 euros », a répondu le maire. « Concernant la trésorerie, ce bon sera valable jusqu’au 31 août et tous les commerçants qui seront inscrits dans le dispositif, auront, à partir de cette date, trois mois jusqu’à la fin de l’année pour récupérer des changes en euros. » Le soutien aux entreprises et à l’économie locale s’illustre aussi dans le vote d’une aide financière visant à soulager la trésorerie des entreprises qui ont fait l’objet d’une fermeture administrative, suite à l’arrêté du 14 mars.

L’aide portera sur les loyers dûs par l’entreprise pour la période comprise entre le 15 mars et le 15 mai 2020, sur la base d’un montant maximum de 400 € par mois, soit 800 € maximum pour la durée de cette période. « Cette aide financière exceptionnelle porte sur toutes les petites entreprises de moins de 5 salariés avec un chiffre d’affaires maximum de 350 000 euros sur l’année », a précisé Arnaud Robinet.

Ce soutien a reçu l’appui d’une partie de l’opposition, Dominique Ledemé (Génération.s) tenant toutefois à préciser que « les associations ont également particulièrement souffert de cette crise qui, pour certaines, peut hypothéquer leur avenir » et demandant ainsi à la Municipalité « d’étendre le bénéfice de l’aide financière aux associations qui en ferait la demande ». Arnaud Robinet a en réponse, annoncé que « toutes les associations rémoises, locataires de la Ville de Reims, ont été exonérées de loyer durant la période du confinement », précisant que « des dispositifs d’accompagnement sont mis en place avec les bailleurs sociaux car un certain nombre d’associations sont locataires des trois bailleurs. »

Les entreprises auront jusqu’au 14 juillet 2020 pour déposer leur demande d’aide via un formulaire en ligne.