Edito
La semaine dernière, j’étais dans un cadre enchanteur (le château de Saulon-la-Rue, près de Dijon) par une merveilleuse soirée d’été, entouré de gens sympathiques et manifestement heureux d’être là, à l’occasion de la garden party de la CPME 21. Entre un verre et quelques discussions, je consultais, un peu distraitement, et comme de nombreuses autres personnes, mon smartphone, naviguant entre mails et informations diverses, quand je suis tombé sur des photos, absolument terrifiantes, d’enfants du Yemen anéantis par la famine qui règne dans ce pays, en conséquence de la guerre qu’y mènent depuis plusieurs années l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et, de manière indirecte, l’Iran. Voir ces images alors que l’on mange bien, que l’on boit bien, que nos problèmes sont des problèmes de riches, crée inévitablement un choc, un malaise. Il serait idiot de pointer du doigt cet effrayant contraste et d’y voir la traduction de nos égoïsmes. Non, évidemment, les gens qui m’entouraient ce soir-là ne sont pas responsables de ces horreurs. Je n’ai pas demandé, à titre personnel, qu’on bombarde ces populations. Ces photos étaient juste comme un petit rappel, un «n’oublie pas ! » qui me confronte à ma propre impuissance et qui me rappelle que je n’ai pas à me plaindre.