Des molécules très prometteuses

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Avec leur associé Serge Calet, Rémy Poupot et Cédric-Olivier Turrin ont créé une start-up qui améliore le traitement des maladies inflammatoires.

Créé en juillet 2016, IMD-Pharma est né du désir de trois associés – Cédric-Olivier Turrin, Rémy Poupot et Serge Calet – de « valoriser les molécules que nous avions inventées grâce à des travaux de recherche fondamentale à l’interface de la chimie et de la biologie », explique le second, qui est enseignant-chercheur en biochimie au centre de physiopathologie de Toulouse-Purpan (CPTP). La start-up, qui a été créée sur fonds propres avec un capital de 30 K€, a été sélectionnée cet automne par l’incubateur régional Nubbo pour bénéficier d’un accompagnement d’un an en vue de développer et valider le business model de son activité de conception de « candidats médicaments » ; lesquels sont destinés à mieux soigner des maladies inflammatoires chroniques comme le psoriasis, la sclérose en plaques ou surtout la polyarthrite rhumatoïde, qui « en France concerne 300 000 patients dont 20 à 40 % de personnes en échec thérapeutique » à qui les futurs médicaments s’adresseraient en priorité, rappelle Cédric-Olivier Turrin. Plus particulièrement, l’intérêt des produits d’IMD-Pharma est qu’il ne s’agit pas « d’immunosuppresseurs, mais d’immuno-modulateurs » ; en ce sens qu’au lieu de combattre, voire de supprimer le système immunitaire dans le traitement de la maladie, ils le « rééduquent, et nos données suggèrent fortement qu’il y aura moins d’effets secondaires », précise quant à lui Rémy Poupot.

De manière plus générale, les chercheurs visent, pour les maladies chroniques, à se développer « dans les marchés mondiaux classiques : Europe, États-Unis, et certains pays d’Asie ». « Nous sommes encore dans des phases de test précliniques, chez l’animal, qui devraient se terminer en 2020, poursuit Rémy Poupot, suivis de tests chez l’Homme l’année suivante pour une première administration chez des volontaires sains en 2022 », puis chez les patients pour une preuve d’efficacité à l’horizon 2025. Aussi, en attendant, IMD-Pharma travaille
« en ce moment sur sa phase d’amorçage pour lever 1 M€ » afin de financer les tests pré-cliniques auprès d’entreprises réglementées. Fin 2020-2021, « nous espérons que nous aurons levé suffisamment de fonds pour passer à la vitesse supérieure ; à ce moment, nous aurons des besoins pour renforcer l’équipe du projet, à savoir deux ingénieurs de recherche, mais aussi des experts chevronnés en réglementation et conduite d’essais cliniques pour le développement des médicaments ». À terme, la société compte « probablement ne pas commercialiser directement les médicaments, mais plutôt vendre tout ou partie de ses brevets », concluent les deux chercheurs