Le laboratoire dijonnais Merck Médication Familiale vient d’être racheté au 1er juillet par le groupe international Procter & Gamble (P&G) Health. Le début d’une nouvelle histoire.
C’est désormais officiel : le laboratoire pharmaceutique Merck Médication Familiale basé à Dijon, est devenu depuis le premier juillet, P&G Health France. Ce changement de nom marque une nouvelle étape dans l’intégration d’un acteur majeur de l’automédication au sein du groupe Procter & Gamble.
Le 3 octobre dernier, Stéphane Grenon, président de P&G Health France et ses équipes avait convié clients, partenaires et collaborateurs à célébrer 100 ans d’activité et ce nouveau départ, dans des locaux rénovés aux couleurs de P&G. « Avant même d’être racheté, nous avions entrepris de changer notre espace de travail de manière collective. Ce sont les collaborateurs qui ont proposé ensemble des solutions pour créer leur lieu de vie au travail », précise Francis Dauché, directeur de la communication chez P&G Health France. Exit les vieux bureaux cloisonnés des années 1970, place à une ambiance start-up innovante avec des espaces intimes pour passer des coups de téléphones ou des espaces de travail ouverts munis de bureaux ergonomiques. Sans oublier les salles cosy pour des brainstorming créatifs, salle de détente, etc… Le clou de la visite : la pharmacie digitale ou pharmacie du futur ! Est-ce cette image innovante et dynamique des bureaux – ou plutôt lieu de vie – qui a pesé dans la balance du rachat par le groupe Procter & Gamble ? Toujours est-il que les salariés s’y plaisent bien.
Pour l’heure, P&G Health est encore constitué de deux divisions distinctes en France : P&G Health France, le nouveau nom de Merck Médication Familiale, basé à Dijon et P&G Pharmaceuticals, la division santé du groupe qui existait déjà en France, basée à Paris. Ce sont deux organisations avec toutefois un unique dirigeant : Stéphane Grenon, ancien directeur de Merck Médication Familiale. « La perspective qui s’offre à nous est d’avoir une seule entité avec une équipe et un portefeuille », souligne le nouveau dirigeant des deux entités.
P&G – MERCK : LE MEILLEUR DE DEUX MONDES
Ce rachat représente l’alliance de la science et de la recherche (Merck Médication Familiale) à une connaissance inégalée du consommateur (P&G Pharmaceuticals) afin de contribuer au développement de la santé et du bien-être d’une population en pleine mutation et toujours plus soucieuse de sa santé. « C’est dans la combinaison de l’expertise de l’utilisation des données et la connaissance du pharmacien que s’opère la synergie », affirme Stéphane Grenon. « On remarque que 50 % de nos ventes s’effectuent au comptoir par le conseil du pharmacien. Côté patients, 56 % expriment leur besoin de conseil et 94% suivent le conseil du pharmacien, sans le remettre en cause ! C’est pourquoi nous devons dispenser des formations de qualité et mettre les meilleurs outils à la disposition des professionnels de santé », poursuit- il.
La volonté de Procter & Gamble est d’étendre ses activités santé en unissant des capacités et des portefeuilles complémentaires. Il était déjà détenteur de marques telles que Vicks ou Oral-B.
L’AUTOMÉDICATION DU FUTUR
L’ambition clairement affichée de cette nouvelle entité est de devenir « le champion du selfcare », le référent OTC – ou automédication – pour ses clients. « Aujourd’hui, nous sommes dans un système basé sur la guérison plutôt que sur la prévention. Nous souhaitons développer ce marché, encore faible en France. Notre leitmotiv est l’accompagnement au bien-être pour vivre plus longtemps et en bonne santé », affirme Stéphane Grenon. La stratégie du groupe est basée sur des marques ou des produits efficaces et sûrs, qui s’appuient sur la science et l’innovation, dont les bénéfices pour la santé ou les avantages dépassent les attentes des consommateurs. « Nous voulons également jouer un rôle pédagogique avec une priorité donnée à la nutrition », conclut-il. Tout ceci en apportant une réelle valeur ajoutée à leurs clients pharmaciens en termes de produits et services.
Lucien Monot : le précurseur
C’est à ce dijonnais que l’on doit la petite révolution qui s’est opérée dans le secteur de la pharmacie au début du 20e siècle. Avant la première guerre mondiale, les pharmaciens élaboraient eux-mêmes leurs préparations magistrales, élaborées à la demande selon des formules codifiées ou prescrites par le médecin. Au sortir de la guerre, Lucien Monot imagine pour la première fois de se substituer aux pharmaciens isolés en produisant des pommades en grande quantité, avec des moyens plus puissants que ceux des officines. Objectifs : gain de temps et économie. Les prémices de l’industrie pharmaceutique émergent à cette époque, avec l’apparition des promotions et des marques. Un pas de plus est franchi quand Lucien Monot a l’idée de proposer ses produits – dont la qualité fait l’unanimité des professionnels – dans des conditionnements au nom du pharmacien qui les a commandés. Le succès est immédiat.
Un portefeuille de marques emblématiques
L’entreprise dispose d’une solide expertise dans le domaine des compléments alimentaires, de la phytothérapie et des produits conseils. Ses marques les plus emblématiques sont : Bion3®, pour retrouver sa vitalité et maintenir ses défenses naturelles ; Apaisyl®, pour répondre efficacement aux agressions cutanées, Saint-Bernard®, l’expert de la douleur musculaire, Le Laboratoire Richelet, pour répondre au vieillisse- ment cellulaire, ou encore le Laboratoire MEDIFLOR®, qui puise dans la nature les solutions aux problèmes de santé du quotidien et une large gamme de médicaments conseils.
Le président de P&G Health France, Stéphane Grenon, a présenté le concept de pharmacie digitale.
