Des intentions d’embauche en hausse en BFC

La dernière enquête des Besoins en main d’œuvre (BMO) des entreprises, présentée par Pôle Emploi à la presse, lundi 10 mai, montre qu’après une année 2020 marquée par une crise inédite et une baisse des recrutements, l’amélioration de la situation sanitaire pourrait mener à une reprise des recrutements pour la deuxième partie de l’année 2021.

En 2021, la Bourgogne Franche-Comté fait partie des cinq régions métropolitaines dans lesquelles les projets de recrutement sont en hausse. « Avec 94.256 intentions d’embauche annoncées, cela représente une croissance de 2% par rapport à 2019 », affirme Michel Swieton, directeur régional de Pole Emploi en ouverture de sa présentation de la dernière enquête des Besoins en main-d’œuvre des entreprises (BMO)(*), précisant qu’il s’agit bien d’une enquête qui mesure les intentions d’embauche et non les recrutements. Après une baisse constatée en 2020, directement liée à la crise sanitaire, l’amélioration de la situation sanitaire qui offre aujourd’hui aux professionnels plus de perspectives et des raisons de se projeter vers l’avenir explique grandement cette situation positive.

UNE MAJORITÉ DE CDI POUR 2021

« Si 2020, a été marquée par une crise sanitaire et économique inédite la Bourgogne Franche-Comté a mieux résisté que l’ensemble de la France métropolitaine, avec notamment un taux de chômage au quatrième trimestre 2020 d’1,1 point en dessous des chiffres nationaux. De même, la baisse de 0,5 point enregistrée sur un an dans notre région est plus forte que celle du national (-0,1 point) », explique Michel Swieton. « Cela est encore plus vrai en Côte-d’Or qui affiche 0,7 point de chômage de moins que la BFC au quatrième trimestre 2020 », ajoute Jean-François Locatelli, directeur territorial Côte-d’Or. Dans le détail, la demande d’emploi a connu une forte hausse lors du premier confinement (+9,7 %), suivie d’une baisse jusqu’au deuxième confinement (-1,9 %), et une légère hausse depuis. « Quand on se penche sur les Déclarations préalables à l’embauche (DPE), on constate un arrêt brutal du recrutement. Avec plus d’1,5 million de DPE enregistrées entre avril 2020 et mars 2021, cela représente une baisse de 20 % par rapport à la même période un an plus tôt. Si on zoome sur le premier trimestre 2021, la baisse par rapport à 2020, n’est plus que de 6 %, preuve de la reprise », affirme Michel Swieton. Si l’on regarde, cette fois, du côté des recrutements par type de métier entre les périodes d’avril 2019/mars 2020 et avril 2020/mars 2021, on réalise que les secteurs les plus impactés par cette baisse de l’emploi sont : l’hôtellerie-restauration / tourisme loisirs et animation (-47 % en BFC et -52 % en Côte-d’Or), l’agriculture (-32 % en BFC et -30 % dans le 21) suivis du commerce, vente et grande distribution (-28 % en BFC et – 32 % dans le 21) à égalité avec l’industrie (-28% en BFC et -30% dans le 21). À l’inverse, le secteur de la santé est le seul à afficher un recrutement positif (+2 %). En complément, il est intéressant de noter que « 31 % des établissements ont cherché à recruter en 2020. Parmi eux, les trois quart ont recruté autant que prévu et un sur dix a recruté plus que prévu. Un peu moins de 10% des établissements de la région ont renoncé à recruter alors qu’ils pensaient le faire avant la crise sanitaire. Parmi les établissements qui n’ont pas réussi à recruter en 2020, un sur trois considère que la crise est responsable de l’échec du recrutement ».

Passé ce nécessaire coup d’œil dans le rétroviseur, Michel Swieton et Jean-François Locatelli ont présenté les résultats de l’étude BMO 2021. Près de 94.300 projets de recrutements sont ainsi annoncés en 2021 dans la région, soit environ 1.900 de plus qu’en 2019 (+2,1 %). Les chefs-lieux de la Côte-d’Or et du Doubs représentent un quart des projets de la région : Dijon avec 14.220 projets est le premier bassin concernant le nombre d’intentions d’embauche (15 % de la région) devant Besançon (8.550 projets), Mâcon (7.380 projets), Chalon-sur-Saône (6.800 projets) et Beaune (6.280 projets). Plus de la moitié des projets (53 %) concernent des emplois durables (CDI) essentiellement liés à des remplacements suite à des départs définitifs de salariés(42%), à de nouvelles activités (28 %) « ce qui est assez notable, compte tenu du contexte », pointe Michel Swieton, et à un surcroît d’activité (23 %).

PLUS D’UNE INTENTION D’EMBAUCHE SUR DEUX DANS LES SERVICES

Côté secteurs d’activité, les services rassemblent plus de la moitié des intentions d’embauche avec 50.370 projets (dont 13.520 pour les seuls projets dans la santé et l’action sociale, ainsi que 6.870 projets dans l’hôtellerie restauration) et l’agriculture (18.061 projets), qui concentre une partie importante de l’activité saisonnière. On trouve ensuite : le commerce dans son ensemble (10.372projets), l’industrie manufacturière (9.069projets) et la construction (10.372 projets). Les cinq métiers les plus recherchés par les employeurs en BFC sont les très saisonniers viticulteurs, cueilleurs et arboriculteurs salariés (13.100), les agents d’entretien de locaux (5.400), les aides-soignants (3.900), les professionnels de l’animation socio-culturelle (2.900) et les aides à domicile (2.800). «Ces cinq métiers représentent trois projets de recrutement sur dix dans la région», précise Michel Swieton. Par ailleurs, la part des projets jugés difficiles à concrétiser connait une légère baisse : 46 % en 2021 contre 51 % en 2019. Les raisons invoquées par les employeurs sont à 84% : la pénurie de candidats, à 65 % : l’inadéquation des profils avec les postes proposés, à 47 % : la nature et le déficit d’image du poste et, à 21 % : l’accès au lieu de travail. Le plus grand nombre de projets jugés difficiles concernent certains métiers du BTP (couvreurs, charpentiers, menuisiers et ouvriers de l’agencement et de l’isolation, plombiers, chauffagistes, chefs de chantiers, conducteurs de travaux) et de la santé/action sociale (médecins, spécialistes de l’appareillage médical, aides à domicile). «Pour faire face à ces contraintes, les employeurs se disent prêt à 44 % à élargir leurs profils de candidats, à ne plus chercher forcément le “mouton à cinq pattes” et à 31 % à rendre leur offres plus attractives, à améliorer les conditions de travail». À l’inverse, les plus fortes baisses de recrutements jugés difficiles concernent l’industrie manufacturière (de 51% en 2019 à 42% en 2021) et les services (de 52 % en 2019 à 46 % en 2021).

(*) L’enquête « Besoins en main-d’œuvre (BMO) » est réalisée chaque année par Pôle Emploi avec le concours du Credoc. Elle porte sur 80.200 établissements de BFC. Elle est utilisée comme outil d’aide à la décision pour mieux connaître les intentions de recrutements des établissements. Pour l’édition 2021, réalisée entre octobre et décembre 2020, 22.100 établissements ont répondu, dont 830 à une enquête complémentaire plus détaillée, qui décrit les besoins des entreprises par métier (200 “familles professionnelles”), par secteur d’activité (24 secteurs de la nomenclature d’activités française, NAF) et à un niveau géographique fin, le bassin d’emploi.

Quelques actions de Pôle Emploi pour répondre aux BMO

Pour accompagner les entreprises dans leurs projets de recrutement, les 200 conseillers entreprises de Pôle emploi Bourgogne Franche-Comté se mobilisent au travers :

Des opérations #TousMobilisés qui ont lieu chaque semaine en agence pour promouvoir des métiers, des formations et des actions de recrutement en présence d’employeurs (153 organisées entre janvier et avril et déjà plus de 51 programmées entre mai et juin en BFC).

Des immersions professionnelles pour faire découvrir un métier ou valider un projet professionnel (14.415 en 2020).

Des actions de formation préparatoires à l’emploi (3.456 en 2020).

La promotion des mesures exceptionnelles du plan France Relance (mesures de soutien à l’emploi) et le déploiement du plan spécifique #1Jeune1Solution.

Des plans de recrutement et de formation ciblés : dans le domaine de la santé pour le grand âge en collaboration renforcée avec l’ARS, dans l’hôtellerie-restauration en lien avec l’UMIH, pour préparer la reprise d’activités et dans le BTP avec les fédérations professionnelles (FFB, CAPEB, FRTP).