La CPME comprend l’inquiétude des professionnels libéraux. Nombre d’entre eux sont adhérents à notre organisation.
Sans aménagement, le projet Delevoye risque en effet de se traduire par une forte augmentation de cotisations pour des prestations en baisse. De plus, comparer régimes spéciaux et régimes autonomes est abusif dans la mesure où ces derniers, excédentaires financièrement, sont gérés de manière indépendante et ne coûtent donc rien aux autres contribuables.
Depuis le début des discussions, la CPME martèle qu’un système universel n’est pas obligatoirement synonyme d’uniformisation intégrale, gommant les différences entre les catégories interprofessionnelles. Il est parfaitement concevable de prévoir un régime de base, avec un taux de cotisation acceptable par tous, sorte de premier étage à caractère universel applicable à tous les actifs et ce pour les 40 000 premiers euros de revenus annuels et, au-delà, un deuxième étage complémentaire distinct pour chacune des trois grandes catégories d’actifs que sont les salariés du privé d’une part, les travailleurs non-salariés (comprenant les professions libérales) d’autre part, et enfin, les salariés des fonctions publiques et des régimes spéciaux. Chacun de ces trois régimes complémentaires serait distinct du régime de base universel, la solidarité financière ne jouant qu’au sein d’un même régime.
Un tel dispositif, plus responsabilisant, éviterait de surcroît le soupçon qui pèse sur l’actuel projet consistant à considérer que les réserves financières du privé vont servir à financer la réforme.
Ne perdons pas de vue qu’un des objectifs de l’indispensable réforme du régime de retraites est de restaurer la confiance des Français.