Des fils de plastique fashion

Ils ont créé la marque de vêtements écoresponsable Wastendsea fabriquée à partir de déchets plastiques marins.

Sensibiliser les jeunes à la pollution des océans et les séduire avec une ligne de vêtements sportwear à la fois engagée et fashion, telle est la griffe de la nouvelle marque tarnaise Wastendsea, que l’on peut traduire par « la fin des déchets dans la mer ».

Lancée pendant le confinement par Daniel Rodriguez, un père de famille adepte de surf et sensible aux valeurs écologiques, consultant designer textile et sa femme, Céline Rodriguez, consultante en finance locale, la marque éco-responsable propose des vêtements à partir de fil plastique recyclé. « Avec deux filles de 14 et 17 ans à la maison, nous nous sommes rendu compte que les jeunes sont très consommateurs de textile sans pour autant avoir une vision éco-responsable, ce qui nous tient à cœur. Nous avons ainsi lancé Wastendsea, tout en conservant nos emplois respectifs. C’est une idée qui trottait dans la tête de mon mari depuis longtemps », explique la cofondatrice. Le projet se concrétise autour de la table familiale, le mari aux commandes de la partie technique, sa femme à la gestion de la stratégie marketing et leurs deux filles, force de proposition pour les réseaux sociaux et les graphs qui ornent les habits. Ni une ni deux, le projet prend vie sur la toile et séduit personnalités et sportifs de haut niveau à la fibre écolo. « Des jeunes de notre entourage amical se sont chargés de promouvoir la marque avec leurs propres mots, et ça a bien fonctionné. »

Mis en ligne en novembre, le site e-commerce réunit, pour l’heure, une collection de 25 modèles unisexes, représentant 1400 kg de déchets. « Depuis deux ans, Daniel collabore avec l’association Seaqual Initiative en Espagne qui affrète des bateaux de pêche pour récupérer les plastiques dans les fonds marins et les transformer en fibre polyester. Nos tee-shirts contiennent 50 % de plastique recyclé et 50 % de coton bio qui provient de Turquie afin d’offrir un tissu confortable et de qualité, et, les sweats eux contiennent 25 % de fil plastique. La matière première coûte cher mais nous n’y renoncerons pas. » Un tee-shirt représente 200 grammes de plastique, soit une bouteille et demie et un sweat, 400 grammes soit trois bouteilles : un message qui parle à une communauté grandissante. « Notre marque qui se veut interactive visait à l’origine la tranche d’âge des 18 -25 ans mais ce sont les 25-45 ans qui achètent le plus. » Les graphs qui s’inscrivent dans une mode surf d’inspiration californienne sont réalisés dans les Landes, la sérigraphie et l’emballage sur le territoire régional, et la fabrication au Portugal. « Mon beau-frère qui dirige la société landaise Cercle, spécialisée dans la traçabilité des marques textiles éco-responsables a été missionné pour dénicher l’usine de fabrication. Nous avons réalisé notre première collection au Maroc. Aujourd’hui, c’est une société portugaise qui prépare la prochaine collection. L’objectif est de rester en Europe. » L’entreprise, qui planche sur des éditions limitées, ambitionne dans un premier temps de booster ses ventes à l’échelle nationale, de trouver une place dans des boutiques partenaires et de créer une communauté de marques éco-responsables. Le couple espère trouver des financements pour propulser son message et envisage de multiplier les interventions pédagogiques auprès des écoles.