Des débuts encourageants pour 3D Metal Industrie

Le ruban a été coupé par le député Jean-Luc Warsmann, Pascal Jolly, Préfet des Ardennes, Patrick Fostier, vice-président d’Ardenne Métropole, et Renaud Mignolet, président de la SAS 3D Metal Industrie. (Photo : Pascal Rémy)

L’entreprise ardennaise a enregistré ses premières commandes, effectué ses premières affaires et inauguré ses locaux.

Née début 2018 (suite à un appel à projets dans le cadre des programmes d’investissements d’avenir), la société de production de moules de sable et noyaux pour la fonderie, 3D Metal Industrie a été initiée grâce à l’association de six fondeurs (une levée de fonds de 175 000 €) et le soutien d’une dizaine de partenaires (275 000 € d’aides financières). Elle vient d’inaugurer officiellement ses locaux.

La TPE a lancé son activité dès juillet, sur une partie de l’ancienne usine Lefort au Val-de-Vance à Charleville-Mézières, avec un capital de départ de 440 000 €. Aujourd’hui, elle emploie, autour de son président, Renaud Mignolet, cinq salariés : un docteur ingénierie, un technicien, une ingénieure de l’EiSINe qui fait sa formation de trois ans en alternance et une assistante administrative et commerciale qui seront bientôt rejoints par un opérateur.

C’est donc une configuration de structure légère. Après s’être fait la main durant l’été pour bien maîtriser la technologie d’impression, la nouvelle TPE (dotée de la machine 3D sable ExOne de 180x100x70 cm, un moyen de production moderne et attractif ayant coûté 1,2 M€) a engrangé ses premières commandes et effectué ses premières affaires (près de 200 000 € de marchés en cours).

UN BUSINESS PLAN PLUS QUE RESPECTÉ

« On a pu déjà mesurer que nous sommes à-même de développer un business dans de nombreux domaines en travaillant sur des piles de combustibles, une turbine sur la Meuse à réparer, la fabrication de grilles pour le Grand Palais de Paris et des pièces de fonte d’ornement. Ou encore en nouant des contacts avec les cabinets d’architecture et les métiers d’arts. Le panel est large et on a vite fait mouche dans différents secteurs. Outre le prototypage, on travaille aussi sur certaines parties de moules pour des séries de 10 000 pièces », s’enthousiasme Renaud Mignolet, satisfait de dépasser son business plan initial.
Pour Nicolas Grosdidier, le président du comité local UIMM Ardennes, cette société à capital partagé, « une première sur le territoire national », représente un grand changement dans les mentalités.

« Il y a 15 ou 20 ans, dans les Ardennes, jamais des entreprises concurrentes ne se seraient ainsi regroupées. Les générations précédentes préféraient garder leur savoir et ne pas partager leur capital », a-t-il remarqué avant de louer la solidarité dont ont su faire preuve les fondeurs (*) ayant accepté de s’unir dans cette aventure industrielle innovante en s’accaparant une technologie qui va leur amener de la compétitivité et une attractivité commerciale. 3D Metal Industrie profitera du prochain symposium organisé sur le pôle technologique du Moulin Leblanc pour ouvrir ses portes aux professionnels. « Ceux-ci seront alors agréablement surpris de découvrir que Charleville-Mézières avec le CRIIT, l’EiSINe, Platinium 3D et 3D Metal Industrie possède là, une force majeure ».

(*) La Fonte Ardennaise à Vrigne-aux-Bois, Vivier-au-Court et Haybes, Béroudiaux à Revin, Vignon à Haraucourt, Nicolas à Nouzonville, la Rocroyenne d’Aluminium à Fumay et Rollinger à Nouvion-sur-Meuse ainsi que le bureau d’études RM Technologies à Signy-l’Abbaye.