Des candidats déjà en piste pour Clairvaux

Le site de Clairvaux compte 36 bâtiments classés ou inscrits aux Monuments Historiques.

Quatre idées ont été retenues par le comité de pilotage pour la reconversion du site après la fermeture de la prison.

La première étape relative au devenir du site de Clairvaux a été franchie, avec la publication des résultats de l’appel à idées lancé par l’État, suite à la décision de fermer définitivement les portes de la célèbre prison de Clairvaux.

Les multiples contraintes liées au caractère historique du site n’ont pas découragé les bonnes volontés. Sur la trentaine d’hectares, où cohabitent une abbaye cistercienne fondée en 1115 par Bernard de Clairvaux et une prison centrale avec des détenus condamnés à de longues peines, ce ne sont pas moins de 36 immeubles classés ou inscrits au titre des Monuments Historiques qui sont présents, le mur d’enceinte, de 3 km de long, étant lui aussi classé.

L’opérateur retenu devra tenir compte de cette situation pour la restauration des bâtiments sur la partie « culturelle » de Clairvaux. En ce qui concerne l’actuelle maison centrale qui fermera ses portes fin 2022, les bâtiments de la prison peuvent ne pas être conservés. Lors de sa venue sur place, l’ancienne Garde des Sceaux, Nicole Belloubet avait annoncé que l’État prendrait en charge la démolition de bâtiments pénitentiaires. Il reste que pour construire de nouveaux bâtiments, l’opérateur devra obligatoirement passer par la case fouilles archéologiques avec la quasi-certitude que soient trouvés des vestiges, au vu de la richesse historique du site.

DES GROUPES INTÉRESSÉS

Dans le cadre de l’appel à idées, de grandes entreprises ont montré leur intérêt, comme par exemple Nexity, LVMH ou encore Eiffage. Ce dernier a même déposé un dossier qui fait partie des quatre idées retenues, parmi les dix propositions formulées, par le Comité de pilotage réuni à la préfecture de l’Aube. Le major du BTP et des concessions avance un projet de reprise globale du site, déjà bien structuré, combinant des activités principales autour de musées et de l’hôtellerie-restauration, et des animations secondaires, notamment autour d’un pôle équestre. Situé à 50 minutes de Troyes, le site bénéficie de la proximité de l’autoroute A5. Une autre idée retenue est celle de la société parisienne Soverency proposant la création d’une « cité-plateforme » pour la recherche européenne avec trois pôles : culturel, écologique et numérique. L’association locale “Renaissance de l’Ab- baye de Clairvaux” envisage une reconversion articulée autour de l’histoire des lieux, autour de l’abbaye d’une part et de la prison d’autre part, voire même avec un « musée de l’enfermement ». Enfin, le cabinet d’architecte Jacques Royer envisage une reconversion autour de multi-activités culturelles, sportives et touristiques. Lors de la réunion du comité de pilotage, le sénateur aubois Philippe Adnot a soufflé une nouvelle idée, consistant à candidater à l’accueil du Conservatoire national de la Presse et du Centre de conservation de la Bibliothèque Nationale de France. Cette dernière cherche un lieu pour y conserver ses 247 000 titres de presse, mais les candidats se bousculent au portillon. Dans un second temps, un appel à projets sera lancé, afin de retenir cette fois un opérateur ou un groupement qui se verra confier l’aménagement du site de Clairvaux également sur la base d’éléments chiffrés autour des financements nécessaires et de la viabilité économique du dossier.