Des cadeaux locaux pour Noël

Dans la Marne, les Ardennes et l’Aube, de nombreux artistes et artisans proposent leurs créations en ligne ou lors de journées spéciales. Papeterie, tableaux, textiles, maroquinerie, bijoux, objets du quotidien, en verre, cuir ou même cartons, il y en a pour tous les goûts. Des cadeaux solidaires et locaux ! 

Le Marché Super emménage pour trois sessions au Shed à Reims

Voilà 6 ans que le site internet du Marché Super a été créé, regroupant de nombreux produits fabriqués par des artistes et artisans locaux. « Le but est de promouvoir des artistes créateurs de la région, intervenant spécifiquement dans le domaine des arts graphiques », explique Steeve Grandsire, créateur du site internet. Aujourd’hui, Le Marché Super regroupe plus de 70 créateurs différents dans des domaines aussi variés que l’illustration, la papeterie, la photographie, le textile, les bijoux ou les objets du quotidien. Co-organisateur des boutiques éphémères de l’hyper-noël se déroulant généralement au Cellier à Reims, cette année, Covid oblige, l’événement déménage au Shed et prend pour l’occasion l’appellation Mar’Shed Noël. Quatre sessions différentes  (les trois premiers week-end de décembre ainsi que les mardi 21 et mercredi 22 décembre) sont mises en place, avec à chaque fois, dix artistes différents. « Il faut bien trouver des alternatives et se réinventer », juge Steeve Grandsire.

En effet, pour plusieurs artistes, ces journées éphémères représentent jusqu’à 50 % du chiffre d’affaires annuel. La jauge est de 45 personnes toutes les 45 minutes, pour se rendre au Mar’Shed Noël, il est impératif de s’inscrire via les événements Facebook. Le site internet reste néanmoins une alternative pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer. Cette année, Le Marché Super a en effet vu ses ventes multipliées par trois comparativement à l’année 2019 (2 000 euros de ventes fin novembre contre 600 l’année dernière).
« On sent vraiment un soutien des gens au commerce local et une autre manière de consommer. » Le panier moyen a d’ailleurs augmenté, avec une moyenne de 35€ d’achat en 2020 contre 20 € en 2019. 

Chatédrale Notre-Dame de Paris, par Mogsart. 20 €
La broche Toucan, par Claire Brochot. 12 €
La carte Noël et son enveloppe, par Ahi di. 3 €

Le travail du cuir fait main

Le monde équestre a toujours été la passion d’Amélie Wullens-Halais. Elle a ouvert sa sellerie éponyme en 2015 à Damouzy dans les Ardennes, après l’obtention d’un CAP de sellier-harnacheur, elle qui travaillait auparavant comme monitrice d’équitation. Là, elle apprend tout le travail du cuir. Après une expérience dans un haras où elle répare le matériel, elle effectue un contrat au sein de la maison Hermès, dans leur atelier de fabrication de Bogny-sur-Meuse. « J’occupais le poste de piqueuse, j’étais chargée d’intervenir sur toutes les coutures d’un sac, car il faut savoir qu’un sac Hermès est réalisé par plusieurs personnes. Cette expérience m’a appris le travail de précision, le souci du détail, la belle piqure. » Après deux ans passés dans la maison de luxe, Amelie Wullens-Halais décide de se mettre à son propre compte avec un mot d’ordre : tout faire de manière locale et artisanale. Ainsi, en plus de son travail sur le matériel équestre, elle créé des objets à partir de ses chutes de cuir : ceintures, porte-feuilles, sacs, jeux de voyage, bijoux… Selon les saisons, elle travaille plus la sellerie ou la maroquinerie. Lors de la période des fêtes, elle accentue ses créations de cadeaux. Sur son site internet, www.selleriehalais.fr mais aussi sur la plateforme locale www.mescoursesenardennes.fr, on peut ainsi découvrir tout le panel de ses réalisations. « Tous mes cuirs sont français, précise-t-elle. Quant aux boucles de mes ceintures, elles viennent d’une entreprise de bouclerie, à côté de Sedan, Turquais. » Idem pour les jeux de société, dont les cases sont gravées par un artisan local. « J’ai des cahiers entiers remplis d’idées, de modèles, de créations qui n’attendent plus qu’à prendre vie », révèle celle qui donne aussi des cours d’équitation. Lors du premier confinement, l’activité de la sellerie a été stoppée net, c’est dire si la fin d’année est importante pour Amélie Wullens-Halais.

« Habituellement, les fêtes représentent 30 à 40 % de mon CA annuel. »

Ceinture, 65 €
Jeux de société de voyage, 35 €

Un pull à la fibre locale

Styliste mais aussi artiste plasticienne, Fabienne développe sa marque artisanale Limit Ed Concept autour de tissus naturels et si possible locaux. « J’utilise déjà la chanvre et je veux en faire de même avec de la laine d’alpaga issue d’un élevage aubois », explique-t-elle. La créatrice installée à Villenauxe, et aussi à l’espace Cœur Métiers d’Art de l’immeuble des Réunis à Troyes jusqu’au 31 mars, a la fibre écologique. Elle se prépare aussi à utiliser la fibre d’ortie pour ses créations conçues sur mesure, ou en très petites séries. Des vêtements, principalement pour femme mais aussi pour homme, qu’elle personnalise elle-même ou qui le sont par d’autres artistes. C’est le cas par exemple de ce pull en chanvre et coton bio, coloris naturel. Fabienne les peint à la main, réalisant un motif fleur floqué pour chaque exemplaire (prix 59 euros).Un boutique en ligne est disponible sur le www.limitedconcept.fr avec un choix de pulls, tee-shirts, chemises et sacs faisant la part belle aux fibres locales et naturelles. 

Des idées au coin du bois

C’est dans le bois que Alexanne Serralunga puise son inspiration d’autant qu’elle est située à Courteranges et donc près de la forêt d’Orient. « Que des essences locales et du bois non-traité évidemment», explique-t-elle. Au moyen d’outils, elle le transforme pour donner au bois une nouvelle vie, et surtout une utilité tout en jouant sur l’aspect décoratif. « Je construis par exemple des hôtels à insectes mais aussi des lampes et, cette année, des sapins de Noël entièrement en bois », ajoute-t-elle. La boutique de Natur’elle Bois est garnie aussi de bijoux, de bougeoirs et de petits meubles. Pour accentuer encore le côté nature, elle utilise aussi des branches. Par exemple, une lampe, avec abat-jour made in France évidemment, est composée de bois de peuplier, de buis et de charme (prix 85 euros). Boutique facebook natur’elle bois. Présente actuellement à l’espace Cœur Métiers d’Art. 

Le cannage revient à la mode

Cela fait 28 ans que Sylvie Ravenet exerce le noble métier de canneuse-pailleuse. Un savoir-faire qui s’était perdu mais qui retrouve ses lettres de noblesse avec le retour en grâce du cannage. « Réaliser un véritable cannage à la main requiert de l’expérience et une parfaite connaissance du rotin », rappelle celle qui est la seule artisane auboise à exercer ce métier d’art. Installée à Villery, elle répare et refait à l’ancienne le cannage de chaises, de fauteuils, de têtes de lits et de cache-radiateurs. « Je restaure aussi des pièces anciennes dont je refais le cannage afin de les revendre », poursuit-elle. C’est la cas de ce superbe fauteuil ancien, en bois de citronnier, avec une assise en rotin refaite à neuf. (prix 680 euros). Contact : rafisy10@yahoo.fr et 06 99 01 51 08. Elle expose actuellement à Troyes, à l’espace Cœur Métiers d’Art. 

Des objets qui cartonnent

Retraité du champagne, Dominique Juchtzer s’est lancé dans une folle aventure en 2018 : la réalisation d’objets à base de carton recyclé. « Mon idée première était de réaliser des bouteilles de champagne à base des cartons issus des emballages utilisés par les maisons de champagne », précise-t-il. Après trois mois de conception intensive et à force d’améliorations, le Sparnacien a conçu son modèle : un puzzle 3D de 28 lames pour réaliser une bouteille de champagne grandeur nature. « Je ne veux pas utiliser de colle pour l’assemblages des pièces de carton : elles sont découpées au laser, au dixième de millimètre pour pouvoir s’emboiter de la meilleure manière possible ».

Après avoir réussi son pari, Dominique Juchtzer a décidé d’en faire profiter une clientèle potentielle en réalisant des kits de fabrication qu’il propose à la vente. Et dans sa lancée, le jeune retraité s’est attelé à la conception et à la fabrication d’autres produits : tabourets et tables en forme de bouchon de champagne, lampes en forme de bouchons et de bouteille, pressoirs déco, puzzle 3D de petits bouchons, bouteilles de toutes tailles…

Sur son site dominwood.fr il dispose aujourd’hui d’une quinzaine de produits disponibles à la vente, en kit ou déjà montés, pour les particuliers mais aussi pour les vignerons, maisons et acteurs du tourisme qui peuvent les personnaliser à leur effigie. Egalement inscrit sur le site jacheteenlocal.fr sous l’appellation « ça cartonne » Dominique Juchtzer espère maintenant faire décoller son affaire. 

Solidaire

L’artiste rémois Angelo Lembo a installé dans la ville cinq containers surplombés par ses oeuvres inédites. Chaque container est conçu comme une tirelire destinée à recevoir des jouets qui sont ensuite transmpis à la Croix Rouge Française.