Des avancées pour la médecine et les patients

Développeurs, ingénieurs, graphistes, roboticiens, professionnels de la santé... mobilisés au bénéfice de l'innovation médicale. (Photo : Eric Chatelain)

La troisième édition du Hacking Health à Besançon aura tenu ses promesses. En 48 heures, des solutions aux 22 défis lancés et même des pré-prototypes ont été imaginés, qui continueront d’être « couvés », avant pourquoi pas de les retrouver l’an prochain sur le showroom.

«Ce qui se passe ici est magique ! », s’est enthousiasmé Luc Sirois, co-fondateur du mouvement Hacking Health, venu tout droit du Canada pour participer et faire vivre à la sauce québécoise ce marathon : « Vous avez amélioré la formule, connecté les gens, créer des technologies… On parle de Besançon dans le monde entier : comment vont-ils réussir à inventer de nouvelles façons d’améliorer la santé de demain ? ». Et bien les quelque 350 participants, bénévoles, l’ont encore fait cette année.

Le marathon a débuté il y a déjà 24 heures, samedi 19 octobre, pour l’un des groupes qui planche sur le défi de Charlée Nardin, médecin dermatologue au CHU Besançon. Le projet : concevoir un système de gestion de photographies réalisées en grande quantité par les praticiens pour chaque patient, aujourd’hui pas ou mal classées et qui se perdent. Ils sont une dizaine motivés par ce challenge, heureux de mettre leurs compétences en commun pour le relever. Parmi eux, Liza et Vincent, respectivement étudiants en quatrième année de médecine et en licence pro développement web, Raphaël, kiné et formateur originaire de Paris ayant entendu parler du Hacking Health par l’équipe pédagogique de l’école de kiné d’Orléans, Nicolas, data analyst chez OnlineFormaPro, et Mohamed, professionnel du numérique pour qui cette aventure est également l’occasion d’un partage pédagogique. Au final, pas de récompense pour l’équipe (voir le palmarès) mais une grande satisfaction d’avoir réussi leur preuve de concept pour une solution qui, ils l’espèrent, comptera parmi les innovations médicales de demain.

UNE SUITE APRÈS LE HACKING HEALTH

« La force du Hacking Health Besançon, c’est qu’il ne s’arrête pas à ces 48 heures. Il y a un travail en amont d’identification des publics, de vraies problématiques pertinentes, et un après comme on peut le voir avec le showroom cette année. Ça booste ! », explique Christophe Dollet, chargé de mission à Grand Besançon Métropole, co-organisateur de l’événement avec le Pôle des Microtechniques et le CHU de Besançon. Illustration avec Unimotion, un fauteuil roulant motorisé. Ce projet de Jean-Marc Bideaud, né d’un besoin familial pour son fils handicapé, a trouvé sa solution avec le premier kit moteur numérique universel pour fauteuils roulants manuels, plus léger, plus compact, plus simple d’utilisation et moins cher. Le prototype développé l’an passé et prix du projet le plus prometteur est aujourd’hui accompagné par l’incubateur DECA BFC. « Nous espérons une commercialisation en 2020 avec un coût de départ à 3 000 euros que l’on souhaite réduire à 2 000 euros pour qu’il y ait zéro reste à charge », avec en prime la création d’une start-up. Une vingtaine de concepts et prototypes étaient ainsi à découvrir sur le showroom comme le projet EasyPédia qui a donné naissance à l’association « Sauv qui peut » pour améliorer la formation des soignants à la prise en charge d’enfants en détresse vitale, en développement au sein de BIOTIKA, entreprise universitaire qui aide à l’incubation de projets. Quant aux innovations du Hacking Health 2019, elles pourront aussi compter sur le soutien de la petite dernière « la Couveuse des Innovateurs ».

LE PALMARÈS

Projet le plus prometteur : APYC, seringue connectée, porté par Romain Léger et mention DECA BFC.
Coup de cœur du jury : Tandicap, tandem pour personne en situation de handicap, porté par Jean-Christophe Lapayre.
Solution la plus innovante : Appe Mot, application pour le suivi des nourrissons, porté par Colin Fromion et Sébastien Krumm, et mention DECA BFC.
Meilleur impact en santé publique : Errance, géolocalisation des personnes atteintes d’Alzheimer, porté par Malvina Bourdenet et Caroline Coimot.
Meilleure solution patient : Blood Keeper, pansement compressif, porté par Florian Sibille et Quentin Vuillemin.
Meilleure solution open source : PathoSearch, moteur de recherche pour l’anatomie pathologique, porté par Franck Monnien et mention OnlineFormaPro.
Meilleur projet Clinique : Assisthesia, aide aux anesthésistes, porté par Marie Montchablon et Nathalie Boichut et mention DECA BFC.
Mention OnlineFormaPro : Marco Colo, suivi de formation pour interne en coloscopie, porté par Maëva Charkaoui.

Jean-Marc Bideaud et son fils, à l'origine du projet de motorisation universelle pour fauteuil roulant.

Prototypes en démonstration et à tester sur le showroom ouvert au public.