Dernière ligne droite pour la future maison d’arrêt de Lavau

La future entrée principale de la maison d’arrêt de Troyes-Lavau, dont les bâtiments auront vocation à « animer » le mur d’enceinte de 6 mètres de haut.

Après une consultation publique cet été, le chantier de 100 millions d’euros sera lancé cet automne.

La crise sanitaire n’aura pas retardé véritablement le projet de construction d’une nouvelle maison d’arrêt à Lavau, près de la rocade de l’agglomération troyenne. Le chantier qui se profile à l’horizon – les archéologues sont déjà sur place – sera très important, l’Etat investissant plus de 100 millions d’euros dans l’opération. Les travaux de construction devraient démarrer dès le mois de novembre et durer deux ans, la livraison à l’administration pénitentiaire étant prévue pour fin 2022 ou début 2023. Il s’agira de construire une « petite ville » de 18 bâtiments pour une surface totale de 18 000 m2, étalés sur une emprise de 24 hectares. La future maison d’arrêt de Troyes-Lavau pourra accueillir 472 détenus et emploiera 280 surveillants pénitentiaires. « Si on y ajoute d’autres emplois directs et indirects liés à la présence de cette structure, ce sont 400 emplois qui vont être générés par l’établissement pénitentiaire », précise Louis-Marie Gard, directeur opérationnel pour l’Apij, l’association pour l’immobilier de la justice qui pilote ce projet sous la direction du ministère de la Justice. Le projet architectural a été réalisé par les cabinets Groupe 6 et WTF/A Architectes Associés, Bouygues Bâtiment Nord-Est étant désigné comme constructeur mandataire. La phase de construction va mobiliser au moins 200 salariés et sera l’occasion de proposer 38 000 heures d’insertion professionnelle pour les personnes éloignées de l’emploi. L’impact socio-économique sera de toute façon important, par exemple à travers des ateliers où les détenus auront la possibilité de travailler en lien avec le tissu économique local.

DEUX PRISONS AUBOISES VONT FERMER

Si l’idée d’une nouvelle prison à Lavau pour remplacer la vétuste maison d’arrêt de Troyes de la rue Hennequin est évoquée depuis plus d’une dizaine d’années, la décision définitive date de 2018 avec la volonté de l’actuel gouvernement de créer 15 000 nouvelles places de détention au niveau national lors de ce quinquennat et du suivant. L’actuelle maison d’arrêt de la rue Hennequin, comptant officiellement 118 places, fermera donc ses portes définitivement, la capacité de l’établissement pénitentiaire de Lavau permettant d’accueillir les détenus troyens mais aussi ceux des départements limitrophes. En revanche si la maison centrale de Clairvaux a vocation à fermer également, les détenus condamnés à de longues peines iront dans d’autres établissements, Troyes-Lavau n’accueillant que des prévenus en attente de jugements et des courtes peines. « En revanche les surveillants pénitentiaires de Troyes et de Clairvaux auront la possibilité de demander leur mutation à Lavau », précise Stéphane Rouvé, préfet de l’Aube.

Autre particularité, ce projet pénitentiaire sera le premier en France à faire l’objet d’une procédure de participation du public par voie électronique sous le contrôle de la Commission nationale du débat public (CNDP), une commission indépendante et représentée par deux garants, Valérie Coulmier et Jean-Louis Laure, remplaçant l’enquête publique traditionnelle. Du 17 juin au 18 juillet, le public pourra poser des questions auxquelles répondra le maître d’ouvrage, et formuler des propositions via un site internet dédié, www.ppve-lavau.fr, qui met aussi à disposition tous les documents relatifs au projet.