Vers un projet de système de paiement européen

Jeudi 2 juillet, 16 grandes banques européennes, de cinq pays différents (France, Allemagne, Espagne Belgique, Pays-Bas), ont lancé la structure d’un futur standard de paiement européen baptisé EPI (European payment initiative). En France, participent au projet BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, La Banque Postale et le groupe Banques Populaires-Caisses d’Épargne. Cette nouvelle structure traiterait les paiements sans passer, comme c’est le cas aujourd’hui, par les réseaux américains Visa ou MasterCard. Aux côtés de la Banque centrale européenne, la Commission européenne soutient la création de l’EPI car elle a toujours publiquement encouragé et appelé de ses vœux l’émergence de solutions de paiement innovantes d’origine européenne et de portée paneuropéenne. Ce standard de paiement européen pourra à terme se substituer aux réseaux MasterCard et Visa ainsi qu’aux réseaux nationaux. Derrière l’enjeu de souveraineté, l’EPI est aussi un défi en termes d’innovation pour l’Europe qui doit montrer qu’elle n’est pas seulement consommatrice de solutions de paiement d’autrui mais également une force de proposition. Techniquement et financièrement, l’investissement est très important mais le nouveau système de paiement s’appuiera sur plusieurs structures européennes existantes. La procédure peut être longue, mais les participants se donnent neuf mois pour chiffrer le projet, accueillir les autres banques européennes, choisir une marque, structurer la gouvernance du système, pour que dès 2022 les premiers flux se réalisent.