Une plateforme numérique pour l’expression des citoyens sur l’Europe

Dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe qui doit fixer les grandes orientations politiques des vingt prochaines années, les représentants des Etats membres de la Commission et du Parlement ont inauguré la plateforme numérique multilingue qui doit abolir les distances et permettre à chaque citoyen de participer aux débats sur l’avenir de l’Europe. La Conférence sur l’avenir de l’Europe, se présente comme une forme ouverte et inclusive de démocratie délibérative. Son objectif est de donner aux citoyens des 27 États membres la possibilité d’exprimer ce qu’ils attendent de l’Union européenne. Concrètement, l’Europe se lance dans la démocratie directe avec la création de ce site disponible dans les 24 langues de l’Union européenne qui doit permettre à tous ceux qui le souhaitent d’exprimer des critiques et d’apporter des contributions aux débats du moment. En raison de son caractère interactif, il traduit instantanément les contenus, et permettra le dialogue entre les intervenants des différents pays de l’Union. Le site présenté comme le « réseau social » de la conférence doit alimenter la réflexion des « panels citoyens » paneuropéens qui seront constitués de citoyens choisis au hasard et qui siégeront à partir de l’automne.

La situation sanitaire qui empêche pour l’instant l’organisation de réunions physiques qui seront aussi au programme de la Conférence, pourrait faire de cette plateforme virtuelle le lieu privilégié des débats sur la santé, le changement climatique l’État de nos sociétés démocratiques et autres sujets au moins jusqu’à l’été.

Promesse a été faite de faire remonter toutes les propositions vers le sommet de la pyramide lors de plénières qui rassembleront, au rythme d’une par trimestre, parlementaires, représentants des Etats, de la Commission et d’un certain nombre de panélistes. La question de savoir si cette phase d’écoute des Européens débouchera sur une révision des traités a été laissée ouverte. Les États n’y sont pas favorables a priori mais les débats et la pression de l’opinion publique pourrait pousser les plus réticents à changer d’avis à l’issue de cette période de réflexion.

Les conclusions qui devraient être connues au printemps 2022, alors que la France assurera la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne (janvier-juin 2022) devront traduire les principales propositions et questions des européens, qu’il s’agisse des transitions énergétique et numérique, des frontières, de la santé ou d’autres réformes. Le temps permettra de juger de l’implication des citoyens de chaque pays et surtout des gouvernements dans la mise en route de ce processus de consultation.