Une ode au courage et à la persévérance

On nait tous aventuriers, de Stéphanie Gicquel (Ramsay).

Un hymne à la vie, une ode au courage et à la persévérance : l’ouvrage On naît tous aventurier est sorti l’année où l’auteur a remporté la médaille féminine du Grand Raid du Golf du Morbihan. Ce petit bout de femme, record-woman de la plus grande traversée de l’Antarctique via le pôle Sud sur 2045 kilomètres en 74 jours et par -50 °C, féministe par l’exemple, nous envoie en plein visage la capacité de l’humain à se surpasser, à atteindre un objectif désiré et à briser les chaînes du quotidien comme les injonctions sociales qui emprisonnent. Un objectif qui dépend selon elle de l’image que chaque homme et femme se renvoie. Pour elle, pas de déterminisme, mais une volonté de fer et des séries d’entrainements à toute épreuve pour s’adapter, faire corps avec l’Antarctique, et éclore un peu plus à la lumière de l’expédition polaire.

C’est une injonction à la liberté, au dépassement de soi que l’auteur transmet à travers cet ouvrage empreint de poésie, entre souvenirs, anecdotes et philosophie de vie qu’elle saupoudre pêle-mêle. Un message plein d’optimisme aussi, une manière d’être qu’elle a façonnée à travers vents et marées, au fil des milliers de kilomètres parcourus, entre peurs intérieures et apesanteur, et qu’elle porte depuis les sentiers de l’ultratrail aux confins de l’extrême, jusqu’aux portes aujourd’hui des entreprises. Pour cette sportive engagée, le risque fait partie de l’aventure. Et l’aventure ne se contemple pas, elle se vit.

Pourtant, rien ne la prédisposait à fouler les extrémités glacées de la planète, elle qui suivait avec succès une voie toute tracée. Née dans une banlieue toulousaine où elle tourne un peu rond, cette excellente élève décide de poursuivre ses études sur les bancs d’une prépa et d’une grande école, à Paris, un rêve de grandeur et de lumière. Travailleuse acharnée, elle obtient tous les diplômes pour devenir avocate, intègre un cabinet international sur les Champs-Elysées et, en parallèle, laisse sans voix son coach sportif.

Les moments de doute et de stress finissent pourtant par avoir raison d’elle et l’envie d’ailleurs ne la quitte plus. C’est un raod-trip aux États-Unis, à la vingtaine, qui lui a instillé le goût de la liberté.

Quelques années plus tard, elle franchit la ligne de non-retour, tournant les talons à une carrière dans le droit prometteuse : « (…) face à l’inconnu, le dos tourné à la norme, entre la peur et le doute, quatre murs d’une prison nommée immobilisme ou conformisme dont il n’est jamais simple de s’extraire », écrit l’ex-avocate.

Désormais face à elle-même, à son intimité, elle ose s’aventurer sur des chemins redoutables, changer de direction avant que le sentiment d’émerveillement ne s’estompe. Au fil des chapitres, Stéphanie Gicquel partage ses émerveillements et nous invite à secouer notre curiosité et notre force intérieure pour embrasser le changement et se saisir de notre propre vie. « La seule limite à nos objectifs est celle que nous leur donnons, le reste est une excuse ».