Une conjoncture économique en demi-teinte

La note de conjoncture économique de l’INSEE au 30 juin révèle une situation régionale délicate en attendant les véritables effets de la crise sanitaire d’ici à la fin de l’année.

En région, l’emploi salarié avait baissé trimestriellement de 2,1% avant le confinement, soit une perte de près de 41 000 postes. Sur un an le recul du Grand Est est quasiment le double de celui enregistré en France et les dix départements régionaux perdent des emplois. C’est surtout le cas pour la Haute-Marne, les Vosges, l’Aube et la Moselle.

Par secteur d’activité, en comparaison annuelle, le tertiaire marchand perd 4,4% de ses effectifs. L’agriculture cède 0,3 %, l’industrie 1% et tertiaire non marchand 0,2%. A l’inverse, la construction voit ses effectifs salariés progresser de 1,4%. A noter dans ce bilan de l’INSEE, la chute 47,3% de l’intérim, avec des effectifs qui passent de 69 000 à 36 000 salariés. Cette baisse est supérieure de 6 points à celle du niveau national.

Véritable baromètre du dynamisme de l’activité du marché de l’emploi, le travail intérimaire cède du terrain sur l’ensemble du Grand Est et notamment, au-dessus de 50%, dans les Ardennes, le Haut-Rhin et les Vosges. Il recule de 44,8% dans la Marne.

17 500 CHÔMEURS SUPPLÉMENTAIRES EN UN AN

Effet vraisemblablement trompeur, le taux de chômage au premier trimestre 2020 est en baisse de 0,8% dans le Grand Est et de 0,9% en France. Il est même plus faible en région (7,5%) qu’au niveau national (7,8%). Pour autant le nombre de demandeurs d’emploi a progressé de 6,2% en région et de 6,5% en France au 2e trimestre 2020.

Sur un an, cette augmentation (3,9%) est la même en région et au niveau national. Le Grand Est compte un peu plus de 470 000 demandeurs d’emploi dans les catégories A, B et C, soit 17 500 de plus en un an. A noter que cette augmentation touche principalement les moins de 25 ans (+8,7% sur un an).

La création d’entreprise au 2e trimestre 2020 a baissé de 2,8% en région et résiste mieux qu’au niveau national (-4,4%). Sur un an, elle a progressé de 9,2% dans le Grand Est contre 3,3% en France. Trois départements enregistrent les meilleures progressions, entre 10 et 12%. Il s’agit du Haut-Rhin, des Ardennes et du Bas-Rhin. La Marne progresse de 8,5% et l’Aube de 8,6%.

Du côté de la construction, le Grand Est comptabilise 23 700 logements autorisés à fin juin, soit un recul de 16% sur un trimestre et de 12,3% sur un an. La Marne accuse le plus gros recul (-36,4%) du Grand Est devant la Meurthe-et-Moselle. En ce qui concerne les chantiers de logements en cours, ils reculent de 8,4% en région contre 7,1% en France.