Un professeur du CHU Dijon Bourgogne récompensé.

Lors du congrès annuel de la Société de radiologie cardiovasculaire et interventionnelle d’Europe, le professeur Mathieu Boulin, pharmacien clinicien de l’Unité médicale ambulatoire de cancérologie (UMAC) du CHU Dijon Bourgogne, a reçu l’Award of Excellence and Innovation in Interventional Radiology. Ce prix vient récompenser les travaux de recherche sur l’optimisation de la chimioembolisation pour le traitement du cancer du foie qu’il a menés en collaboration avec le professeur Boris Guiu, chef du département de radiologie diagnostique et interventionnelle de l’hôpital Saint-Éloi de Montpellier. Le cancer du foie est un cancer de très mauvais pronostic. En 2018 dans le monde, 841 080 nouveaux cas ont été diagnostiqués et 781 631 personnes en sont décédées. En France, cela représente 10 580 nouveaux cas et 8 697 décès. Chez les patients qui ne peuvent pas être opérés, la chimioembolisation est le traitement recommandé au niveau mondial. Cette technique associe l’injection d’un agent anticancéreux à une occlusion artérielle pour un ralentissement du flux sanguin. Elle permet ainsi d’augmenter la concentration de l’agent anticancéreux au plus près de la tumeur. La chimioembolisation reste toutefois très empirique. De très nombreux agents anticancéreux sont utilisés depuis une quarantaine d’années pour les carcinomes hépatocellulaires, qui représentent 90 % de l’ensemble des cancers du foie, sans que l’on sache lequel est le plus efficace. Les travaux du professeur Boulin ont notamment permis de démontrer l’efficacité supérieure de l’idarubicine face à dix autres agents anticancéreux. Une émulsion stable favorisant la pénétration de l’idarubicine dans le foie a également été mise au point. Le tout a donné lieu, en 2014, à un dépôt de brevet conjoint du CHU et de l’université de Bourgogne, cédé en 2016, à un laboratoire pharmaceutique. Aujourd’hui, certains hôpitaux français et étrangers utilisent déjà cette molécule.